Lu dans la presse
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Publié le 29 Juin 2020

France/Hommage - Georges Benazera, défenseur de la mémoire des juifs d’Algérie, nous a quittés

L’annonce de son décès, vendredi soir, quelques heures avant chabbat, a suscité beaucoup d’émotion. Georges Benazera était un militant communautaire respecté pour sa gentillesse et la force de ses engagements.

Publié le 28 juin dans Actualité Juive

Son nom restera associé au combat pour la préservation de la mémoire des Juifs d’Algérie. En janvier 2010, il avait fondé l’association « Exode des Français juifs d’Algérie » après qu’un groupe de l’Association des Israélites d’Oranie en France (AIOF) s’était vu refuser l’entrer en Algérie pour aller lire le kaddish dans les cimetières. 

Furieux, Georges Benazera envisage avec des amis de créer un kaddish national prononcé depuis la France, mais surtout, il pose les bases de cette organisation qui fédère désormais les associations d’originaires des départements d’Alger, Constantine, Oran, Tlemcen et du Sud algérien. « L’objectif de l’EFJA est de rappeler l’histoire multiséculaire des juifs d’Algérie et leur apport à ce pays, ainsi que de pérenniser leur mémoire pour les générations à venir », nous avait-il expliqué. 

Grâce à elle, le 50e anniversaire du départ des Juifs d’Algérie est commémoré en juin 2012 en France à travers une série d’événements. Georges Benazera organise un colloque au Sénat sur l’histoire et les perspectives de la présence juive en Algérie avec notamment Raphaël Drai (zl), Shmuel Trigano, Joël Mergui et Claude Cohen Tannoudji.

A l’issue de la manifestation, un office religieux se tient la synagogue des Tournelles. Pour la première fois depuis cinquante ans, un kaddish national en mémoire des juifs inhumés en Algérie est lu par le grand rabbin de France de l’époque, Gilles Bernheim, et dans toutes les synagogues de France. 

Le combat de Georges Benazera se poursuit et aboutit le 19 décembre de la même année. L’EFJA fait inaugurer, face à la section 207-209 du cimetière de Pantin, un Mémorial pour les juifs d’Algérie. « Je suis sûr que le Mémorial sera d’un grand réconfort pour les familles qui ne peuvent plus se rendre en Algérie se recueillir sur la tombe d’un parent ou d’un aïeul. Cet endroit permettra à chacun de trouver du réconfort avec ces noms gravés dans le marbre », nous avait-il confié. 

Monté sur une structure de quatre mètres de large et deux mètres de haut, le Mémorial se compose de quatre panneaux en granite et d’une tour visiblement tranchée comme le symbole de la déchirure de 1962.