Lu dans la presse
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Publié le 17 Avril 2020

Hommage - Danièle Hoffman-Rispal, ancienne députée de Paris, nous a quittés

C'est avec une très grande tristesse que le Crif a appris le décès de Danièle Hoffman-Rispal. Engagée tout au long de sa vie, notamment dans la lutte contre l'antisémitisme, Danièle Hoffman-Rispal était membre des Commissions du Crif "Relations avec les élus" et "Femmes dans la cité". Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Publié le 16 avril dans Le Monde

Plusieurs élus socialistes ont salué une « militante infatigable » et une « élue et femme au grand cœur ».

Danièle Hoffman-Rispal, ancienne adjointe au maire de Paris Bertrand Delanoë et députée socialiste de Paris de 2002 à 2014, est morte des suites d’un cancer dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 avril. Elle avait 68 ans.

Ancienne vendeuse puis comptable ayant grandi dans le quartier parisien du Sentier, cette adhérente du Parti socialiste (PS) a été une infatigable militante de terrain dans le 11e arrondissement de la capitale, qu’elle connaissait comme sa poche.

Avec ses tenues colorées et ses grosses lunettes en écaille, on la voyait à toutes les cérémonies aux côtés de Patrick Bloche, longtemps député de Paris et maire socialiste de l’arrondissement.

Chaleureuse avec sa voix rocailleuse de grosse fumeuse de Gitanes, Mme Hoffman-Rispal était devenue conseillère de Paris en 1995, puis adjointe de Bertrand Delanoë chargée des personnes âgées avant d’être élue députée en 2002 en ravissant le siège au chevénementiste Georges Sarre, maire du 11e arrondissement.

Lutte contre l’antisémitisme

En 2011, alors que le PS de Martine Aubry scelle un accord avec les Verts et réserve sa circonscription à Cécile Duflot, elle s’y oppose, allant jusqu’à menacer de se présenter contre elle. Elle finit par céder, accepte la suppléance de l’écologiste et retrouve son siège un mois plus tard lorsque cette dernière devient ministre du logement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Quand l’ex-ministre revient à l’Assemblée après avoir démissionné du gouvernement, en 2014, Mme Hoffman-Rispal est bien obligée de lui laisser son siège mais ne quitte pas pour autant les couloirs de l’Assemblée ; élus et huissiers continueront à la voir déambuler dans les couloirs du Palais-Bourbon jusqu’à la fin du mandat de François Hollande.

Juive progressiste, elle avait toujours milité avec conviction contre l’antisémitisme. Elle avait été aussi une fervente partisane du mariage pour les homosexuels et le droit des familles homoparentales.

Danièle Hoffman-Rispal, entourée de l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë et de l’ancien ministre de l’intérieur Daniel Vaillant, le 21 février 2000 à Paris.

Danièle Hoffman-Rispal, entourée de l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë et de l’ancien ministre de l’intérieur Daniel Vaillant, le 21 février 2000 à Paris. JEAN-PIERRE MULLER / AFP

« De toutes les batailles électorales »

La nouvelle de son décès a suscité de nombreuses réactions dans la gauche parisienne. Il y a quelques semaines encore, elle était pleinement investie dans la campagne municipale d’Anne Hidalgo. « On est sous le choc. Je l’ai connue à la section du 11e en 1978. On était militant alors que la gauche était minoritaire à Paris. Elle a été de toutes les batailles électorales, les défaites puis les victoires », se souvient Patrick Bloche.

Anne Hidalgo a réagi sitôt la nouvelle confirmée : « Mon amie Danièle Hoffman-Rispal nous a quittés, je suis si triste. Militante, élue et femme au grand cœur, profondément attachée à #Paris11, j’ai eu la chance de mener avec elle de belles batailles, je ne l’oublierai jamais », a tweeté la maire de Paris.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faurea salué à son tour une militante « de tous les combats » : « Toi la petite fille du Sentier devenue députée. Toi dont la voie griffée racontait une vie de travail, tu vas tellement nous manquer. »

Même émotion pour l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault :

« Toute sa vie, elle est restée une militante, engagée contre les injustices, le racisme et l’antisémitisme. Son franc-parler était à l’image de sa sincérité et de sa détermination à ne jamais renoncer. »

Depuis janvier 2015, Mme Hoffman-Rispal était conseillère au sein de la délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Elle avait reçu cette même année la Légion d’honneur des mains de Manuel Valls, alors premier ministre. Ce dernier a réagi en exprimant sur Twitter son « immense tristesse ». La section du Parti communiste français (PCF) du 20e arrondissement a regretté la perte d’« une grande militante » tandis que Cécile Duflot a salué « une militante et une élue aussi convaincue qu’infatigable ».

 

 

 

 

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