Tribune
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Publié le 16 Juillet 2015

Penser les Français de l’étranger comme une chance pour la France

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux. 

Par Dov Maimon, publié sur le Blog du CRIF le 15 juillet 2015
 
Lundi soir à l’Ambassade de France de Tel-Aviv les Franco-Israéliens et les expats ont chanté en chœur à la fois la Marseillaise et l’Hatikva.
 
Les démographes s’accordent à dire que 2.5 millions de Français sont établis à l’étranger et ce mouvement va en s’accélérant ces dernières années pour des raisons liées aux opportunités professionnelles qu’offre la mondialisation. On qualifie d’ordinaire ce mouvement de fuite des cerveaux et on considère d’ordinaire que chaque Français qui quitte la France est une perte pour la France. 
La question qui se pose n’est donc pas de savoir si on aurait préféré voir ces forces vives rester en France – car cela aurait été bien entendu l’idéal des dirigeants politiques – mais de réfléchir, si ce mouvement ne pourrait pas se transformer a posteriori en une opportunité pour le rayonnement culturel et le développement économique de la France dans le monde. 
 
Le précédent israélien 
 
J’ai eu la chance, il y a quelques années, de participer à une large réflexion du gouvernement israélien visant à renforcer les relations de l’état hébreu avec ses ressortissants vivant à l’étranger et à repenser ses relations avec les communautés juives du monde entier. Le plan d’action que nous avons remis et qui a été largement budgété pour les cinq prochaines années employait l’expression « changement de paradigme » pour décrire cette nouvelle façon de considérer les flux migratoires. Au lieu de voir ces départs comme une perte sèche, il s’agissait de réfléchir à un nouveau modèle conceptuel pour tirer profit de cette dispersion inévitable. Les Israéliens ont mis en place des programmes extrêmement concrets pour réussir cet objectif.
 
Peut-on s’inspirer de ce précédent pour transformer la Diaspora française – si on peut inventer pour l’occasion ce néologisme nourri à l’évidence d’identités transculturelles – en une ressource stratégique de premier ordre ? Les situations sont différentes et bien entendu rien n’est directement transposable. Ce qu’on peut déjà dire c’est que cela demandera un exercice de concertation qui pourrait prendre la forme de l’effort de facilitation des associations francophoneS d’Israël qu’a entamé récemment l’ambassadeur de France en Israël, Patrick Maisonnave, et dont la lettre du CRIF s’est fait l’écho. Ma modeste contribution sera dans un premier temps de partager ici avec vous les résultats de l’effort de conceptualisation israélien dans ce domaine. Je citerai notamment cinq initiatives faciles à mettre en place : 
 
newsletter hebdomadaire d’information diffusée à tous les ressortissants établis à l’étranger décrivant les initiatives innovantes et opportunités économiques et culturelles en métropole ; 
programmes d’enseignement de la langue nationale pour que les enfants des expatriés conservent une connaissance et un accès avec la culture ancestrale ; 
séjours éducatifs subventionnés, courts et longs, pour les enfants d’expats en « métropole » ; 
facilitation des associations qui aident à conserver le lien social entre les expats ;
centralisation des efforts de diffusion via les « instituts français » déjà en place. Rappelons à ce propos que les Chinois ont ouvert en dix ans 480 centres Confucius sur les six continents... Lire l'intégralité.