Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Je vous écris d’Auschwitz ; Les lettres retrouvées, présentées par Karen Taïeb

12 January 2022 | 184 vue(s)
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France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Antisémitisme

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

Dimanche 14 janvier 2024, quelques mois avant les Jeux Olympiques Paris 2024, une délégation de sportifs et de dirigeants du monde du sport q"es, avec le Crif, pour un voyage de la mémoire dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.

 

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Je vous écris d’Auschwitz ; Les lettres retrouvées, présentées par Karen Taïeb (*)

 

Des milliers de livres ont été écrits sur la Shoah. Des centaines de films dans toutes les langues ont traité du sujet. Quelque quatre-vingt ans après les années sombres du nazisme qui ont entraîné la mort, dans des conditions épouvantables, de millions d’êtres humains dont six millions de Juifs, on pourrait penser que tout a été dit sur le sujet, qu’aucune zone d’ombre ne demeure. Et pourtant ! Grâce aux travaux de chercheurs opiniâtres, on continue de découvrir des éléments jusqu’ici demeurés dans l’ombre. Grâce à Karen Taïeb, responsable des Archives au Mémorial de la Shoah, le mystère de l’Opération « Lettres » est levé. La Brief-Aktion est désormais dévoilée. Le titre de l’ouvrage qui nous est proposé peut sembler déplacé mais il recouvre une invraisemblable réalité : oui, les déportés ont eu la possibilité d’écrire à leurs proches à partir des camps de la mort. « Oui, il y avait une correspondance entre les déportés d’Auschwitz et leur famille. La procédure autorisait même les réponses ».  C’est ainsi, par exemple, qu’en novembre 1943, l’épouse d’Isaak Golsztajn reçoit une lettre de son mari, arrêté et déporté quelques mois plus tôt : « Je vous écris depuis le camps de travail de Birkenau où je me trouve maintenant. Je suis en bonne santé, je travaille et j’attends de vos nouvelles ». On croit rêver mais, pourtant, ce sont quelque 5000 courriers de déportés qui, entre septembre 1942 et juillet 1944, ont été expédiés vers la France. L’ensemble de ce fichier inimaginable est conservé aux Archives des Victimes des Conflits contemporains à Caen.

On peut considérer sans risque d’erreur que cette Aktion était, dans l’esprit de ceux qui la mirent sur pied, un moyen pervers de propagande. Les Nazis pouvaient, à la fois, se targuer d’un certain « libéralisme », « montrer au monde que les déportés juifs allaient bien et travaillaient normalement », maintenir le calme dans les camps de transit comme Drancy et, parallèlement, profiter des adresses des récipiendaires pour procéder à de nouvelles arrestations. Les déportés, souvent, ne furent pas dupes, adressant prudemment leurs missives à des tiers non-juifs, des amis sûrs et n’utilisant que des formules creuses : « Je vais bien », « Je suis en bonne santé ». Comme le dit Ivan Jablonka dans sa préface, « La preuve de vie cache le secret de la mort prochaine ». Cette machination diabolique a été mise sur pied avec des Juifs déportés d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Tchécoslovaquie et de France. Pour ce dernier pays, la principale courroie de transmission a été l’UGIF, Union Générale des Israélites de France, un organisme créé à l’instigation des nazis par une loi française du 29 novembre 1941. L’UGIF utilisera son bulletin Informations Juives pour avertir les familles.

Pratiquement, les courriers, à quelques exceptions près, se présentent sous la forme de cartes postales au format standard. L’expéditeur est tenu d’écrire en langue allemande.

Karen Taïeb a sélectionné neuf itinéraires de déportés : Hersz-Hermann Strasfogel, arrêté à Paris lors d’une rafle le 20 février 1943, Sylvain Bloch, natif de Duttlenheim dans le Bas-Rhin, Salomon-Charles Ferleger, déporté à l’âge de 2 » ans le 7 décembre 1943, Isaac Golsztajn, l’un des 600 déportés du convoi n°55, Georges Joffé, 18 ans, arrêté à la station de métro Nation avec sa sœur Liliane, Lucien Bloch, de Haguenau, Berthe Falk, originaire de Rodez, Mendel-Marcel Aptekier, un Polonais de Paris et Abraham-André Balbin, avocat originaire de Tomaszòw en Pologne.

Dans une deuxième partie de l’ouvrage, un deuxième ensemble, de « lettres clandestines » cette fois est dévoilé. Voici celles de Sally Salomon, de Saint-Avold en Moselle, de Paul Cerf, lui aussi de Saint-Avold, de Leib-Léon Goldstein, originaire de Roumanie, de Simon Cohen, de Salonique et de Jacques Feuerstein, arrêté à Lyon.
Une troisième partie, enfin, intitulée « La Libération », nous permet de découvrir André Berkover, Mireille Minces, Jean Gotfryd, Simone Haas, Yvonne Lévy , Jeanne Geismar, Hirsh Abel et Jacques Ruff.

Les photographies des témoins ainsi que divers documents, illustrent cet ouvrage exceptionnel.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Tallandier. Préface d’Ivan Jablonka. Avril 2021. 270 pages.