La dépouille de Sébastien Selam a été enterrée ce mercredi matin au cimetière de Vatikim, à Netanya ; Emmanuel Macron avait reconnu le caractère antisémite du meurtre en 2018. Nous ne l'oublions pas.
Dans la nuit du 19 novembre 2003, Sébastien Selam était lâchement égorgé et tué dans l’indifférence générale par son voisin et ami d’enfance islamiste, victime de la haine antisémite qui frappa ce jeune DJ en pleine ascension.
Celui qu’on appelait le DJ LamC était doté d’un grand talent musical et fréquentait les milieux les plus célèbres du hip-hop parisien. Lancé par Cathy et David Guetta, il était promis à une immense carrière artistique.
Son meurtrier, Adel Amastaibou, sans doute jaloux, délinquant franco-marocain condamné peu avant son meurtre pour avoir menacé de mort un rabbin et une femme juive enceinte, a été jugé irresponsable pénalement en 2006 du fait d’une “bouffée délirante aiguë au moment du meurtre” ! Triste coïncidence avec l’affaire Sarah Halimi !
Après avoir égorgé Sébastien Selam, il avait revendiqué son homicide par ces mots qui ne laissent aucun doute sur son intention : “J’ai tué un Juif ! J’irai au Paradis. Allah m’a guidé”.
À l’instar du meurtrier de Sarah Halimi, dont j’ai présidé la Commission d’enquête parlementaire avec les failles que l’on connaît et dont on commémorera les cinq ans de la disparition lundi, Adel Amastaibou “alimentait son délire d’une thématique antisémite ambiante”, selon les mots du même expert psychiatrique, Daniel Zagury.
Très vite, le meurtrier de Sébastien Selam est sorti de l’hôpital psychiatrique, exactement comme Kobili Traoré, et est retourné vivre dans l’immeuble de sa mère Juliette, dans le 10e arrondissement de Paris, qui doit supporter de croiser quotidiennement l’assassin de son fils.
La maman m’ayant contacté pour l’assister dans cette affaire, j’ai décidé d’écrire en avril 2018 une lettre au Président de la République pour que la France reconnaisse l’évident caractère antisémite du meurtre.
15 ans pour que soit reconnue la qualifiaction de “crime antisémite”
Peu de temps après mon courrier, le 30 mai 2018, le Président de la République a affirmé après plus de quinze ans de combat qu’il s’agissait bien d’un crime antisémite. Il m’avait alors répondu que notre communauté nationale était toujours “profondément affectée par les crimes à caractères antisémite tels que celui de Sébastien Selam”. Enfin !
Avant Ilan Halimi, avant l’école Ozar Hatorah de Toulouse, avant l’Hypercasher, avant Sarah Halimi et Mireille Knoll, le DJ Selam fut la première victime tuée par l’antisémitisme en France depuis la Shoah.
À la demande de sa mère Madame Juliette Selam, son corps a été transféré ce matin en Israël au cimetière de Netanya, où j’ai prononcé avec beaucoup de gravité et de tristesse l’éloge funèbre de son fils. Toutes les victimes de l’antisémitisme en France de ces vingt dernières années à l’exception de Mireille Knoll reposent aujourd’hui sous la terre sainte d’Israël.
Un reportage diffusé sur i24news sera consacré à l’enterrement de Sébastien Selam ce soir.
Triste journée où après l’inhumation de Sébastien, j’ai visité les parents et la famille de Shirel Aboukrat littéralement détruits par l’assassinat de leur petite fille.
À l’heure où une vague d’attentats islamistes frappe Israël et a déjà fauché onze vies en une semaine, triste destin du peuple juif de craindre pour son existence même sur sa terre sacrée.
Que son souvenir sacré soit source de bénédictions.
Meyer Habib, député de la 8ème circonscription des Français établis hors de France.