Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean Pierre Allali - Les 948 jours du ghetto de Varsovie, de Bruno Halioua

26 March 2018 | 275 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Pages

Les 948 jours du ghetto de Varsovie, de Bruno Halioua*

Un grand bravo à Bruno Halioua. Dans un ouvrage particulièrement bien documenté, comme en témoigne le corpus de centaines de notes proposé en fin de volume, il nous brosse, au jour le jour un tableau édifiant de ce que fut la vie dans le ghetto de Varsovie aux heures sombres de l’occupation hitlérienne et de la Shoah.

L’histoire du Ghetto de Varsovie commence le 12 octobre 1940, lorsque les Nazis décident d’enfermer, dans un périmètre réduit, près de 400 000 Juifs, le tiers de la population de la ville. Elle s’achève le 16 mai 1943, 948 jours plus tard, quand la capitale polonaise a été débarrassée de la quasi-totalité de sa population juive.

Entre les deux dates, l’horreur qui ira crescendo pour que soient réalisés les plans funestes d’Adolf Hitler : éradiquer le judaïsme en Europe. Comme dans tous les pays occupés par l’Allemagne, un judenrat, « gouvernement » juif, est installé. A sa tête, Adam Czerniakow, qui essaiera de faire au mieux mais qui finira par se suicider. Aux recensements succèdent le port de brassards, la chasse aux Juifs, les spoliations, les réquisitions, les mesures vexatoires, le travail obligatoire, les maladies endémiques comme le typhus et la tuberculose, la famine, le froid, la peur. Malgré cette véritable bourrasque, les Juifs, avec courage et détermination, maintiendront un minimum d’organisation sociale : enseignement, médecine, musique, théâtre et spectacles, vie religieuse.

C’est l’enfermement mais le pire est à venir avec les déportations auxquelles les habitants ont peine à croire. Chaïm Kaplan dénoncera leur naïveté : « Vos espérances sont vaines. Vous vous fiez à une planche pourrie. Vous êtes déjà tous condamnés à mort, il ne reste plus qu’à fixer la date de l’exécution… ». Et, comme en écho, Emmanuel Ringelblum : « L’extermination se poursuit suivant un plan et un horaire préparés à l’avance. Seul un miracle peut nous sauver : la fin soudaine de la guerre ».

Certains Juif résisteront à titre individuel d’abord puis, le 28 juillet 1942, l’OJC, organisation Juive de Combat, est créée. Autour de Mordekhai Anielewicz, l’insurrection juive s’organise. En France, dans le journal Unzer Wort, Adam Rayski, écrit, en mai 1943 : « Le jour n’est pas loin où les bandits hitlériens devront rendre compte de leurs crimes » tandis qu’à Tel Aviv, le journal Haaretz écrit : La flamme de Massada n’est pas éteinte au ghetto de Varsovie ». Fin 1943, le CRIF est créé.

Une liste intitulée « Ce qu’ils sont devenus » permet de se faire une idée de la destinée de personnages cités dans le texte après la Guerre. Cette liste est alphabétique mais on regrettera que les bourreaux et les victimes n’aient pas été séparés. Deux listes auraient été plus judicieuses. Reste un ouvrage exceptionnel, un témoignage irremplaçable pour le monde d’aujourd’hui et, surtout, pour les générations à venir. Bravo encore !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Liana Levi. Février 2018. 256 pages. 20 euros.

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