Blog du Crif - L'Histoire, exactement comme elle l’a vécue

06 June 2019 | 5 vue(s)
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Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Il y a des moments qui nous happent et nous saisissent de plein fouet. Comme une invitation à pénétrer dans un sinistre passé où le temps semble s’être arrêté voire complètement éteint.

C’est l’effet ressenti lorsque l’on ouvre le livre de Ginette Kolinka : Retour à Birkenau. Ce retour justement, je l’ai vécu en sa compagnie lors d’un voyage commémoratif. Les mots du livre ont ainsi fait échos à ses paroles lors de ce trajet. Cette résonance presque cacophonique, a prit alors une autre tournure, où le récit personnel qu’elle me confiait d’une manière intime presque filiale lors de ce retour à Birkenau, devenait plus universel suite à l’écriture et à la lecture de l’ouvrage.

Tout le monde pouvait alors entendre et connaître l’histoire de Ginette Kolinka, rescapée des camps de concentration et d’extermination.

Si le livre démarre presque In Mediares dans l’enfer du camp de Birkenau, c’est cette violence du récit qui frappe où la cruauté des images se mêle au cru des mots. Ginette Kolinka ne passe pas par quatre chemins, lorsqu’elle raconte, elle ne prend pas de pincettes et ne fait pas de manière, puisque l’histoire, elle l’écrit exactement comme elle l’a vécue afin que chaque personne puisse se rendre compte de l’atrocité et de l'abomination des camps. C’est cette écriture si singulière, qui fait de son ouvrage, un livre poignant et bouleversant. Ginette, elle écrit comme elle parle. Ses petites tournures de phrases parfois qui s’apparentent et se rapprochent plus de l’oralité que de l’écrit, permettent ainsi d’exprimer de s’imaginer véritablement par des images fortes, ces épisodes terrifiants.

La deuxième partie du livre, s'intéresse quant à elle à ce retour des camps. Que se passe t-il après, comment survivre après un tel drame ? C’est cette partie qui semble la plus attachante et la plus complexe. Comment la vie peut-elle exister lorsque l’on a côtoyé pendant des années la mort ? Peut-on encore distinguer le bien du mal, la vie de la mort après avoir vécu de telles souffrances ? C’est ce que Ginette Kolinka tente de nous traduire avec ses mots.

Plus qu’une brève de vie, un fait divers ou un récit personnel, cet ouvrage est plus que nécessaire puisqu’il s’agit véritablement de l’histoire de l’Humanité. Comme un cri du coeur, Ginette Kolinka semble vouloir nous faire passer un message, probablement celui qu’il est désormais de notre responsabilité de devenir les témoins des témoins.

Charlotte Lelouch

 

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