Stéphanie Dassa

Directrice de projets

Blog du Crif - La petite fille du passage Ronce, de Esther Sénot et Isabelle Ernot

28 April 2021 | 365 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Pages

Esther Sénot est une des dernières survivantes françaises de la Shoah.

Le récit qu’elle nous livre, magnifiquement co-écrit avec Isabelle Ernot historienne, responsable des projets autour de la mémoire de la Shoah à l’Union des Déportés d’Auschwitz, revient sur ses années de déportation à Birkenau pour ensuite dans un bond dans le temps reconstituer les liens d’affection qui unissaient sa famille. Décimée, comme tant d’autres.

La petite fille espiègle et joyeuse de Belleville où se situait le passage Ronce, déportée à 15 ans et libérée à 17 ans a passé son adolescence, ce plus bel âge de la vie, à tenter de survivre dans l’enfer de Birkenau. Du passage Ronce au passage par les ronces… car c’est bien une écorchée vive qui en 1946, après l’horreur, tentera de mettre un terme à son existence. Elle reviendra à la vie, mais le sommeil, lui, s’est enfuit pour toujours.

Originaire de Pologne, la famille s’est installée en France. Pour Esther, tout a basculé le 16 juillet 1942 lorsque la Police française procède à la rafle du Vel d’Hiv.

Dans son livre, Esther écrit des lettres post mortem. Notamment à sa sœur, Fanny déportée avant elle et retrouvée à Birkenau. Fanny n’a pas survécu à sa déportation, épuisée, elle est passée quelques temps par le Revier (cette pseudo infirmerie qui n’est rien d’autre qu’un mouroir) puis a été assassinée dans la chambre à gaz. Esther croit se souvenir que sa sœur l’a supplié de survivre et de raconter pour ne pas que ceux et celles qui sont passés par là deviennent « les oubliés de l’histoire ». Mais au fond d’elle, elle ne sait plus vraiment si sa sœur lui a vraiment confié cette mission. Peu importe, elle deviendra quand même cet Atlas qui porte sur son dos, la mémoire d’un monde disparu. Dans cette tourmente infernale, la seule valeur qui ne soit pas écroulée est celle de l’amitié. Esther et Marie, se sont entraidées à Birkenau, soutenues. Elles ont été évacuées toutes les deux en janvier 1945 dans d’interminables marches puis ont été déportées de camps en camps jusqu’à être libérées en avril 1945. Ensuite, leur amitié a perduré et leurs souvenirs se sont complétés.

A Birkenau, Esther a perdu son père, sa mère, sa sœur et deux de ses frères.

Après la guerre, elle est devenue vendeuse et a exercé ce métier pendant deux décennies. Elle s’est mariée et a eu trois fils.

Aujourd’hui Esther Sénot a 93 ans. Son histoire, elle l’a livrée dans de très nombreux établissements scolaires, à des élèves qui avaient le même âge qu’elle lorsque sa vie a explosé. Esther est un grand témoin de l’histoire, un des derniers. Un témoignage poignant, à lire, pour en apprendre encore davantage sur la Shoah, cette histoire sans fond.

 

Stéphanie Dassa