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Publié le 31 Mai 2012

Un navire d’armes russes détourné de Syrie. Premier rétropédalage du président Poutine

DEBKAfile adapté par Marc Brzustowski

 

Le nouveau président russe Vladimir Poutine, après avoir fait le point sur les premiers jours de sa troisième présidence, a conclu que la gestion de Moscou concernant le massacre d’Al-Houla et le glissement continuel de la Syrie vers la guerre civile précipitent la politique étrangère russe vers la faillite. Il est personnellement sorti du rôle politique qui consiste à n’être considéré que comme un tyran sanguinaire.

 

Le président Poutine patauge clairement, sans vraiment savoir quelles nouvelles mesures il faut décider, concernant la Syrie

Le Kremlin a, d’abord, tenté de présenter le massacre de 108 personnes, vendredi et samedi derniers, parmi eux plus de 50 enfants et au moins 34 femmes, comme résultant d’exactions de bandes inconnues non directement liées à l’armée, en corroborant partiellement les démentis du Régime Assad et ses affirmations qu'elles sont le fruit de terroristes.

 

Cette ligne de conduite a rapidement été abandonnée et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est vu ordonner d’attribuer la responsabilité aux « deux côtés », lors de sa conférence de presse conjointe à Moscou, avec le Secrétaire aux affaires étrangères britannique, William Hague.

 

Mais les informations parvenues du désastre de la zone d’Houla ont fini, également, par battre cette ligne en brèche : il est apparu que le massacre a été perpétré par les Alaouites de la ville. Leurs victimes ont été prises au dépourvu par les attaques de leurs voisins, à la différence des Musulmans sunnites de Homs, Hama et Idlib ainsi que d’autres communautés de villes mixtes, et assassinées sans merci dans leurs propres maisons, par des Alaouites déchaînés, armés de couteaux, d’armes à feu et de pistolets.

 

La Syrie est constituée de milliers de grandes et petites villes et villages mixtes, découpés par des barricades tenues par des milices locales – certaines pour, d’autres contre Assad. Le massacre d’Houla est, par conséquent, susceptible de se reproduire à travers tout le pays, le plongeant dans un bain de sang civil et confessionnel de grande ampleur.

 

Moscou commence à craindre que la Russie puisse être stigmatisée comme l’instrument de cette horreur – et, particulièrement, à cause des choix de politique étrangère faits par le nouveau Président.

 

Lavrov a tenté de sauver la réputation internationale de son gouvernement en déclarant, de manière impromptue, que Moscou ne soutenait plus Bachar al Assad et son régime, mais qu’il approuve pleinement la mission de Kofi Annan.

 

Annan était de retour à Damas, mardi, pour y tenir des pourparlers avec le tyran syrien. Il est, de plus en plus, difficile d’envisager comment il peut sauver, ne serait-ce qu’un vestige de sa mission, alors que le dirigeant syrien a rompu le moindre des engagements verbaux qu’il a fait, il y a moins d’un mois.

 

L’autre mesure décidée par le Kremlin a consisté à ordonner sciemment au Cargo d’armes, Professeur Katsman, de cesser de décharger sa cargaison dans le port syrien de Tartous, de reprendre sa navigation vers l’ouest et d’attendre de nouveaux ordres, jusqu’à ce que la tempête (médiatique) se calme. Le président Poutine patauge clairement, sans vraiment savoir quelles nouvelles mesures il faut décider, concernant la Syrie et il veut évaluer jusque dans ses ultimes conséquences le coût diplomatique d’une opération consistant à ravitailler, en armes et par le biais d'un filet de repêchage diplomatique qu’il a déployé sous les pieds du despote le plus haï au monde.

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