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Publié le 6 Juillet 2015

Figures du dialogue entre Juifs et Chrétiens

Deux livres font découvrir des artisans du dialogue entre Juifs et Chrétiens qui s’ignorent encore trop souvent.
 

Par Dominique Greiner, publié dans la Croix le 6 juillet 2015
« Surmonter vingt siècles d’ ‘enseignement du mépris’ en ce qui concerne les Chrétiens, de repli défensif ou d’assimilation oublieuse en ce qui concerne les Juifs » : le propos tiré de la préface de Marguerite Léna résume parfaitement l’ambition de ce livre. Pour cela, Bruno Charmet, Directeur de l’Amitié judéo-Chrétienne de France (ACJF) a choisi de tracer le portrait de personnalités, juives ou Chrétiennes qui ont porté les relations entre Juifs et Chrétiens. Son souhait : « faire découvrir leurs parcours, leurs combats, leurs souffrances aussi, à quel point ils peuvent transformer une vie, l’éveiller à tout jamais ».
Vivre l’hospitalité, comme Abraham, notre père commun
Première personnalité rencontrée : Emmanuel Levinas. Le philosophe Juif, fortement engagé dans le dialogue interreligieux et tout particulièrement judéo-Chrétien, fut longtemps un membre assidu du comité Directeur de l’ACJF, révèle Bruno Charmet avant de s’attarder sur deux de ses interventions prononcées dans des contextes spécifiques : « Il n’est certainement pas anodin, d’une part, qu’E. Levinas ait choisi la scène de l’hospitalité d’Abraham, dans le cadre d’un colloque de théologiens catholiques sur La problématique actuelle de la charité, et d’autre part, qu’à la faveur d’une autre rencontre sur le thème de la Foi d’Abraham, cette fois-ci interreligieuse, il soit revenu sur ce même récit de l’accueil des trois visiteurs, comme si, s’adressant à des non-Juifs, il voulait lui-même, par cette exégèse, témoigner de son ouverture à tout autre, et au tout Autre, à l’exemple de notre père commun, Abraham », écrit-il.
Exigence spirituelle
Suivent ensuite, du côté Juif, les figures de  Jules Isaac (fondateur de l’ACJF), Léon Brunschvigc, Colette Kessler (« qui toujours fidèle au judaïsme, avait besoin, par la rencontre des autres – des Chrétiens particulièrement, ces partenaires privilégiés dans l’Alliance -, de repenser sa propre tradition et de la renouveler par cet ’éclair de la rencontre’ »), et du côté Chrétien, celles de Maurice Blondel, Charles Journet, Jacques Maritain (ces deux étant à l’origine des mouvements de repentance dans l’Eglise), Aimé Forest (voie l’encadré ci-dessous), Bernard Dupuy (dominicain, Directeur de la revue Istina de 1967 à 2004, qui œuvra au service d’une juste reconnaissance du judaïsme en explorant les sources juives du christianisme), Jean-Marie Lustiger. Avec ce dernier, écrit Bruno Charmet, « on était en quelque sorte entraîné par un autre mouvement d’exigence spirituelle  : la volonté de faire réfléchir les Chrétiens aux présupposés théologiques de tout antisémitisme dont eux-mêmes, consciemment ou non, pouvaient être également les complices en retombant, en, quelque sorte, dans leur paganisme d’origine »… Lire l’intégralité.
« Juifs et Chrétiens partenaires de l’unique alliance. Témoins et passeurs »,de Bruno Charmet, Editions Parole et Silence, 2015, 290 p. 25 €
« L’Alliance irrévocable. Écrits sur le judaïsme », du P. Michel de Goedt, Éditions du Carmel, Coll. Recherches carmélitaines, 2015, 334 p. 26,50 €

Source : http://livre-religion.blogs.la-croix.com/interreligieux-figures-du-dialogue-entre-Juifs-et-chretiens/2015/07/06/
 

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