Blog du Crif - Sarah Halimi : Lettre ouverte à la Ministre de la Santé par la présidente du Crif Auvergne Rhône-Alpes

03 Janvier 2020 | 316 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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"Madame la Ministre de la Santé

Chère Madame Agnès Buzyn

De plus en plus fréquemment, le dérangement mental est invoqué dans les attentats terroristes et plus particulièrement dans les crimes antisémites de ces dernières années, à l’instar de la bouffée délirante, dans le cas de l’assassinat de Sarah Halimi, d’après la conclusion du 19 décembre de la cour d’appel, qui en est la plus récente illustration. 

Suite à ce dernier jugement, de nombreuses tribunes et lettres ouvertes ont été adressées aux juges, au ministère de la justice, voire même au Président de la République. 

Mais finalement, au vu de ce problème de santé publique, il nous paraît judicieux de nous adresser plutôt au Ministre de la Santé, puisque la maladie mentale relève de sa compétence. 

Oui, l’assassin de Sarah Halimi, de présumé criminel est devenu un malade avéré. Telle est la réalité que nous impose, que vous impose cette décision de justice : le devoir de le soigner. Le soigner comme n’importe quel malade et non l’enfermer à vie.

Car je n’ose l’imaginer, si la société se débarrassait de ceux qui l’embarrassent dans des hôpitaux psychiatriques, alors je suis sûre, madame la Ministre que vous en conviendrez avec moi, quelque chose de grave dysfonctionnerait dans notre démocratie et cela ne manquerait pas, en tant que Ministre de la santé, de vous alerter. 

L’assassin de Sarah Halimi devra donc être soigné. 

De quels moyens notre médecine dispose-t-elle et notamment nos hôpitaux psychiatriques, particulièrement en crise pour gérer pareilles pathologies ? 

Par ailleurs, quelles mesures madame la Ministre envisagez-vous pour enrayer cette épidémie avant qu’elle ne devienne une endémie dont on ne mesure pas les conséquences dans notre société ? 

Comment pouvez-vous nous assurer que les cas diagnostiqués ne seront pas prématurément déclarés guéris alors que les risques de récidive et de contagiosité de cette nouvelle maladie sont encore méconnus ? 

En vous remerciant par avance de l’intérêt que vous porterez à nos interrogations citoyennes, je vous prie de recevoir, Madame la Ministre de la Santé, chère Madame Agnès Buzyn, l’assurance de ma très haute considération. 

 

Nicole Bornstein, Présidente régionale du Crif Auvergne Rhône-Alpes