Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.
Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.
Quand la prudence n’évite pas le danger
Plus sociétal que politique, le cinéma de Farhadi ne pose aucun problème au régime iranien. Acclamé, et respecté, le cinéaste avance ses pions tel un stratège pour ne jamais offenser le pouvoir politique. S’agirait-il d’un parti pris ou d’une stratégie redoutable ? C’est principalement par prudence que le réalisateur a choisi de traiter des sujets plus légers au travers de ces longs métrages.
Pourtant, le réalisateur n’a pas seulement réalisé des films détachés. Pour pouvoir apprécier ses oeuvres plus militantes, critiques et audacieuses, il lui a fallu trouver des voies détournées, et les réalisateurs iraniens en ont bien l’habitude.
Victimes de la censure, autrefois, ces cinéastes réussissaient à faire partager leurs films en se passant des DVD sous le manteau. Aujourd’hui, profitant des possibilités offertes par les nouvelles technologies numériques, les cinéastes, une fois leurs films achevés, s'empressent de les protéger en envoyant des copies hors des frontières de leur pays pour échapper aux éventuels censeurs.
La censure au détriment de l’art
Partagé entre d’un côté les éléments d’un système politique “classique” (Parlement, président de la République, gouvernement…) et d’un autre côté, un Guide de la Révolution à vocation religieuse dont l’autorité s’exerce au-delà de tout autre pouvoir et texte de loi, le cinéma iranien est forcément et automatiquement soumis à cette bicéphalie du système, mise en place par l’Ayatollah Khomeiny.
Ainsi, les scènes d’amour, de nudité, de violences, la présence de femmes à l’écran ou d’autres références à une certaine occidentalisation, causant une possible “gêne morale”, sont automatiquement prohibées.
Si le cinéma iranien a évolué avec une jeune génération talentueuse, elle s’est principalement attardée et penchée sur les problèmes politiques de son pays, dévoilant alors un cinéma plus militant, se voulant véritablement et volontairement perçant. Tels des soldats, des guerriers qui se battent pour un Iran plus libre, c’est avec, force, vigueur et détermination que ces artistes luttent à leur manière, par le biais d’un cinéma dénonçant les problèmes propre à leur pays.
Des films pour un Iran libre !
Avec les risques encourus, c’est dans cette optique de rébellion et dans cette forme de protestation et d’opposition au régime iranien que certains ont été stoppés dans leur combat.
C’est le cas de Jafar Panahi, victime de la répression du pouvoir iranien qui a été condamné à une double peine incroyablement lourde, six ans de prison avec une interdiction de filmer, d’écrire des scénarios, de voyager (sauf pour se rendre à La Mecque) et de parler à des médias pendant vingt ans.
Auteur de films qui décrivent avec virulence les injustices et les impasses de la société iranienne, Jafar Panahi avait mis en scène cet enfermement, tournant son film Taxi Téhéran dans la clandestinité ; œuvre pour laquelle il reçut en 2015 l’ours d’or du meilleur film de la Berlinale.
Beaucoup moins célèbre que Jafar Panahi, son jeune confrère Mohammad Rasoulof avait déjà été arrêté en même temps que lui le 1er mars 2010. Ils travaillaient ensemble sur un projet de film sur les suites des élections de 2009, projet de film qui aura servi de prétexte au régime iranien pour les détenir plusieurs mois avant de les libérer sous caution.
Il en est de même pour le jeune cinéaste iranien Keywan Karimi, âgé de 30 ans qui a été condamné par la justice de son pays en octobre 2015 à six ans de prison ferme pour avoir dirigé, Écrire sur la ville, un film sur les graffitis de Téhéran. Il vient d'être arrêté puis incarcéré avec une peine assortie d'un terrible châtiment, à savoir 223 coups de fouet.
Une culture cinématographique paradoxale
D’autres films ont par ailleurs portés à l’écran la Révolution iranienne et ses conséquences tels que Persepolis, Argo, ou plus récemment Septembers of Shiraz, retraçant et racontant le récit d’une famille juive laïque se retrouvant dans le tourbillon de la Révolution iranienne de 1979.
Paradoxe ou non de cette censure cinématographique, l’Iran vient d’ouvrir une centaine de nouveaux cinémas, et un multiplexe de 25 salles, le plus important du Moyen-Orient, ouvrira prochainement à Téhéran. Si des films uniquement locaux et lénifiants sont projetés, certains cinéastes iraniens ne perdent pas de vue leur bataille comme Rafi Pitts, réalisateur iranien, exilé depuis 2008, qui déclarait que “les cinéastes iraniens ont commencé un combat, il faut les aider à continuer (...) mais nous sommes face à un gouvernement autiste qui dénie le réel. Et si aujourd’hui Jafar (le cinéaste iranien) est libéré, il n’est pas véritablement libre !”.
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#Culture - Une exposition à Amiens réunit des fiches de la préfecture sur les Juifs en 1942
L’exposition “Être juif dans la Somme” est présentée jusqu’au 18 février à la bibliothèque universitaire du campus de la Citadelle, à Amiens.
La vie de 40 Juifs amiénois résumée sur des fiches ont ainsi été redécouvertes par l’historien américain David Rosenberg.
Les fiches d’identification présentées dans cette exposition comportent le nom, date de naissance, lieu de naissance des parents et conjoints, nom de tout enfant au-dessus de 15 ans. Au verso, figurent aussi les empreintes digitales.
Ces fiches créées en juin 1942 au commissariat central de police à Amiens, et dans les sous-préfectures et mairies pour le reste de la Somme, ont été centralisées à la préfecture de la Somme.
Pour David Rosenberg, ces fiches sont une réelle avancée pour la connaissance de l’histoire de la Shoah dans la Somme.
Source : https://bit.ly/2RPnOut
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#Shoah - Deux Justes toulousains honorés pour leur action durant la seconde Guerre mondiale
Les Toulousains Raymonde et Roger Fontaneau ont été officiellement honorés du titre de Juste parmi les nations, par Yad Vashem. Raymonde a également été élevée au grade de Chevalier de la Légion d'honneur.
En effet, en 1944, le couple Fontaneau a accueilli et sauvé de la déportation Rachel Sattinger et ses enfants Colette et Gérard. Des enfants, qui, sept décennies plus tard, ont décidé d'honorer l'acte de courage de leurs bienfaiteurs.
Cette cérémonie fut aussi l'occasion pour les intervenants de rappeler que l'antisémitisme est toujours d'actualité.
Source : http://bit.ly/2BuzoRo
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#Antisemitisme - Des arbres à la mémoire d’Ilan Halimi profanés
Alors que nous commémorons aujourd’hui les 13 ans jour pour jour du décès d’Ilan Halimi, la profanation est intervenue alors qu'une cérémonie d'hommage devait avoir lieu sur place.
Des arbres plantés en souvenir du jeune homme ont été sectionnés à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne. La mairie annonce qu’elle va porter plainte. Christophe Castaner s’est rendu sur place.
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#Hommage - A la mémoire d’Ilan Halimi, 13 ans après nous nous souvenons
Après avoir été enlevé puis séquestré dans un immeuble de Bagneux pendant plus de trois semaines, Ilan Halimi sera retrouvé le 13 février 2006, nu, bâillonné et menotté, agonisant le long des voies ferrées du RER C, dans le département de l'Essonne. Il décédera lors de son transfert à l'hôpital.
Assassiné parce que Juif, le souvenir de Ilan Halimi restera éternellement dans les mémoires de chacun.
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#Communiqué #Crif - Le Crif appelle au sursaut national face à l'antisémitisme
Communiqué du Crif - 12 février 2019
La hausse de 74% des actes antisémites en 2018, annoncée par le Ministre de l'Intérieur, traduit une inquiétante libération de la haine anti-juive.
Portraits de Simone Veil profanés avec des croix gammées, bosquet à la mémoire d'Ilan Halimi vandalisé, tag JUDEN sur une vitrine de magasin à Paris ... les derniers jours témoignent à eux seuls de la banalisation et de la violence de l'antisémitisme dans la France de 2019.
Le Crif rappelle que ces statistiques n'incluent ni les actes n'ayant pas donné lieu à un dépôt de plainte, ni les propos antisémites sur Internet. Ils ne reflètent donc que très partiellement la réalité de « l'antisémitisme du quotidien » auquel font face les Français juifs.
Le Crif s'inquiète de la violence de l'antisémitisme sur les réseaux sociaux qui contribue à l'enracinement de l'antisémitisme et du conspirationnisme dans les mentalités des jeunes générations.
Pour le Crif, les plans généraux de lutte contre les haines semblent malheureusement inefficaces. Il convient désormais d'apporter des réponses ciblées à chacune des haines qui déchirent notre société.
Le Président du Crif Francis Kalifat appelle "à un sursaut national contre l'antisémitisme. Il rappelle qu'au-delà d'être une menace pour les Juifs, l'antisémitisme constitue un signal de l'affaiblissement démocratique de notre pays. A la veille de l'anniversaire de l'assassinat d'Ilan Halimi, le Crif espère un sursaut salutaire de la société française pour briser le mur d'indifférence qui entoure l'antisémitisme."
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#Terrorisme #Hommage - Le terrorisme a encore frappé. Le caractère terroriste du meurtre de la jeune Ori, une israélienne de 19 ans, a été confirmé. Le suspect, un Palestinien de Hébron, a été arrêté. La colère se mêle à notre peine. Nous adressons nos pensées émues à la famille, frappée par l'horreur du terrorisme.