Virginie Guedj-Bellaïche

Journaliste-Blogueuse

Il y a un moment pour pleurer...

15 Novembre 2015 | 1413 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

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Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Les réseaux sociaux ont, pendant et après, de cette soirée sanglante joué pleinement leurs rôles. Les hashtag #PortesOuvertes #ParisRecherche mais aussi le bouton « Safe », lancé par Facebook. Et puis hier soir, alors que le temps de la sidération n’était pas encore passé, j’ai vu fleurir sur ces mêmes réseaux sociaux des réactions cyniques, moqueuses. Des petites phrases sibyllines, pas insultantes mais qui dégoulinent de ce petit ton narquois avec un « je vous l’avais bien dit ». Ces statuts qui, à contre-courant de l’empathie générale, font des rapprochements hasardeux et malhonnêtes intellectuellement.

Quand je lis ces commentaires, je ne peux m’empêcher de penser à ce passage de l’Ecclésiaste. « Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel. Un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté, un temps pour tuer et un temps pour guérir, un temps pour démolir et un temps pour construire, un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser, un temps pour danser, un temps pour lancer des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s’éloigner des embrassades, un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour garder et un temps pour jeter, un temps pour déchirer et un temps pour coudre, un temps pour se taire et un temps pour parler, un temps pour aimer et un temps pour détester, un temps pour la guerre et un temps pour la paix ». Il faut lire et relire le texte cité d’ailleurs par Ytshak Rabin lors de la signature des accords d’Oslo.

J’avoue ne pas comprendre comment des juifs - aussi peu nombreux soient-ils - peuvent se réjouir de ce qui se passe en France et trouver dans le drame de vendredi soir « un juste retour des choses » pour ce pays. Dire à la France « C’est bien fait pour toi », c’est comme danser sur le corps d’un ancien amour qui vous aurait quitté. Cette attitude est détestable. En être le témoin est insupportable. Ils sont minoritaires mais je veux leur dire combien cette attitude ne les honore pas. A l’heure où le sang macule encore les trottoirs de Paris, où des gens cherchent, photos à la main, dans les couloirs des hôpitaux leurs proches dont ils sont sans nouvelle, où plus d’une centaine de personnes blessées luttent pour la vie, il n’est que le temps de pleurer et de se recueillir. Les polémiques et les questions viendront bien assez tôt.

Je ne minimise pas la situation. J’ai quitté la France pour des raisons tangibles mais j’avoue – est-ce une faute – je continue de l’aimer, d’écouter ses chanteurs, de lire ses auteurs, de suivre son actualité. La France est en moi. Elle fait partie de mon histoire. Sa langue m’a structurée. Je l’aime malgré ses errements, en dépit des ses renoncements. Oui, j’écarquille les yeux devant ma télé quand je vois le président iranien Rohani reçu avec tous les honneurs. Oui, je suis en colère quand je vois que les produits venant de Judée-Samarie seront étiquetés. Oui, je suis outrée quand je vois Anne Hidalgo, Maire de Paris, décorer Mahmoud Abbas. Chacun de ses événements me fait sortir de mes gonds mais tout ça ne pourra jamais me rendre indifférente au sort de civils qui, vendredi soir, ont été massacrés alors qu’ils sortaient après une semaine de travail.

Quand je vois le Kotel arborer le drapeau tricolore, je suis fière de voir combien Israël est solidaire de la France même si la réciproque n’est pas toujours vraie. Et je crois que fondamentalement cette attitude d’indifférence et de cynisme n’est tout simplement pas juive.

 

 

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