Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Histoire des guerres d'Israel, de 1948 à nos jours, de David Elkaïm

04 Juillet 2018 | 176 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Histoire des guerres d'Israel, de 1948 à nos jours*, de David Elkaïm

Voici un ouvrage particulièrement bien documenté qui raconte la naissance et les combats d’Israël. Le 2 novembre 1917, la Déclaration Balfour enclenche le processus de résurgence de l’Etat moderne d’Israël. Malgré l’opposition farouche des Arabes qui auraient préféré la création d’un grand Etat arabe, Israël est proclamé le 14 mai 1948. Dès lors, le jeune Etat va vivre au rythme des conflits et remporter coup sur coup des victoires grâce à son armée, Tsahal ( 168 000 soldats d’active, 650 avions, 2600 chars et 65 navires de combats, 120 à 200 têtes nucléaires), considérée comme l’armée la plus morale du monde mais qui, dit l’auteur, « s’est heurtée au caractère quasi ininterrompu des affrontements, à la spécificité des conflits asymétriques et de la lutte contre le terrorisme et à la réalité quotidienne de l’occupation militaire de la Cisjordanie depuis 1967 ».

Pour comprendre la situation du Proche-Orient aujourd’hui, David Elkaïm remonte le temps : l’Empire Ottoman, les Frères Musulmans, la naissance et l’essor du Mouvement sioniste, Herzl, Balfour, la Commission Peel, la fin du mandat britannique, la première guerre israélo-arabe, gagnée par Israël, mais qui, dit l’auteur, n’a rien réglé car elle a engendré la « question palestinienne ». Les guerres se suivent et les tentatives de paix aussi : Camp David , le plan Habib, le plan Reagan, le processus d’Oslo…Mais les divergences qui subsistent sur des questions fondamentales demeurent importantes.

D’une manière générale et bien qu’il soit acquis généralement que le « camp de la paix » soit plus actif en Israël que dans les pays arabes, l’auteur renvoie dos à dos les adversaires : « Faisant fi du chemin parcouru par la majorité de la population des deux peuples, la droite nationale religieuse israélienne et le Hamas refusent chacun à sa manière le partage de la Palestine mandataire ». Comparaison n’est pas raison, diront certains.

Malgré le grand intérêt de ce travail  historique, on regrettera certaines références partisanes de l’auteur , par ailleurs membre de JCall, qui se réfère souvent aux « nouveaux historiens israéliens », Simha Flapan, Benny Morris, Ilan Pappé et Avi Shlaim. Concernant la triste affaire Al-Durah, il écrit, en note : « En France, cet épisode a donné lieu à une violente-et lucrative-campagne de dénigrement et de harcèlement aux relents complotistes à l’encontre de Charles Enderlin, le correspondant de France 2 en Israël, accusé d’avoir hâtivement rejeté la responsabilité sur l’armée israélienne ».

S’il évoque Paris ou Washington comme capitales, il utilise Tel Aviv en lieu et place de Jérusalem : « Tel Aviv a aujourd’hui des relations officielles avec plus de 150 Etats ». Quant à Avigdor Lieberman, c’est un « adepte des prises de positions xénophobes ». Enfin, reproduisant, en annexe, la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU ( 22 novembre 1967), David Elkaïm rapporte : « Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit » alors que la version officielle en langue anglaise parle de « of occupied territories », à savoir « de » territoires occupés.

Un travail intéressant et utile, mais souvent partisan. A découvrir.

Jean-Pierre Allali

(*) Editions Tallandier. Janvier 2018. 320 pages. 21,50 euros.

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