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Publié le 12 Octobre 2021

France - Essonne : enquête ouverte après le lynchage homophobe d'un jeune homme à Montgeron

Cette agression, qui a eu lieu jeudi 30 septembre dans un quartier sensible de Montgeron, a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.

Publié le 11 octobre dans Le Monde

Le parquet d’Evry a ouvert une enquête après l’agression homophobe d’un mineur à Montgeron (Essonne), le 30 septembre, ville de près de 24 000 habitants située au sud-est de Paris.

Lors de son audition, le jeune homme âgé de 17 ans a déclaré avoir été, « à raison de son apparence », « gratuitement frappé par une meute d’individus lui criant “PD” », a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le parquet d’Evry, lundi 11 octobre. Ils étaient une « dizaine d’individus » à s’en prendre à l’adolescent lors d’une « rencontre fortuite » à Montgeron, a-t-on précisé de même source. L’enquête pour « violences aggravées par trois circonstances » – « en réunion, à raison de l’orientation sexuelle supposée et par personne dissimulant son visage » – a été confiée au commissariat de Montgeron.

Selon Sylvie Carillon, la maire (LR) de Montgeron, le jeune homme agressé n’est pas originaire de Montgeron. Sur Twitter, elle s’est déclarée « profondément choquée par des images d’une agression d’une violence inhumaine », ajoutant que ces « actes n’ont pas droit de cité ».

Les faits se sont déroulés dans le « secteur sensible » du quartier la Forêt, selon la police de l’Essonne. Vers 18 h 30, une personne a alerté la police, mais, une fois sur place, les fonctionnaires n’ont pu retrouver ni la victime ni les auteurs ni les témoins. Il n’y a pas eu de dépôt de plainte. Toutefois, une vidéo est fortement relayée sur les réseaux sociaux. Elle est signalée dimanche à Pharos, la plateforme permettant aux internautes de signaler des contenus en ligne qui leur semblent illicites.

Deux séquences vidéo

Cette vidéo est composée de deux séquences. Sur la première, qui dure 21 secondes, on voit un groupe de jeunes hommes qui frappent un autre placé le long d’une barrière, au pied d’immeubles. Une femme tente de faire écran aux coups le visant, puis un homme plus âgé intervient à son tour, le tout sous des cris.

Une seconde séquence de 22 secondes se déroule à une centaine de mètres de la première, selon une analyse d’images effectuée par l’AFP. On y voit un jeune homme recroquevillé au sol, entouré par six autres jeunes hommes, dont quatre le frappent violemment à coups de pied. Là encore, deux personnes tentent de s’interposer.

Outre les agresseurs, les enquêteurs recherchent aussi les personnes ayant enregistré ou diffusé cette vidéo. Le "happy slapping", le fait d’enregistrer ou de diffuser des images de violence, est passible de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.