Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - De quoi le boycott d’Israël est-il le nom ? Par Joël Kotek & Alain Soriano

02 Février 2022 | 157 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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De quoi le boycott d’Israël est-il le nom ? Par Joël Kotek & Alain Soriano (*)

 

B.D.S. (Boycott-Désinvestissement-Sanctions). En dehors de l’explication de ces trois initiales, de quoi le B.D.S. est-il le nom ? De la haine ? De l’ignominie ? De l’horreur ? De l’antisémitisme ? De tout cela à la fois et plus encore certainement. Dans sa préface, Philippe Val n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins. : « La vérité est indicible et pourtant il faut la dire, qu’elle qu’en soit l’énormité. Le BDS est un mouvement antisémite, qui n’a rien à voir avec l’exigence légitime d’une vie décente pour tous nos frères humains quels qu’ils soient, et singulièrement pour ceux  que les hasards de l’univers font naître palestiniens ». Ou encore : « Ce qu’il y a sans doute de plus obscène dans le BDS, ce sont ses oripeaux de justice, pacifiste, gentil, moral et plein de bon sens »

Véritable hydre aux têtes multiples, ce « mouvement » créé en 2005 par Omar Barghouti avec le soutien de 172 organisations palestiniennes et qui se compose de 29 organisations membres, n’a finalement qu’un seul objectif : la destruction d’Israël. Il est la continuation, avec d’autres moyens, de l’incapacité d’une partie du monde arabo-musulman, notamment des Palestiniens, à reconnaître le fait national israélien.

Dans cet ouvrage bien documenté, et agréablement illustré, les auteurs démontent, pièce par pièce, la mystification à l’échelle mondiale, qu’est, somme toute, le B.D.S.

Pour ce dernier, le boycott qu’il préconise se doit d’être intégral et viser tous les aspects de l’État juif : politique, économique et culturel mais aussi académique, scientifique et sportif. Une néantisation programmée.

L’argumentation est faible et ne repose sur aucune vérité, mais, comme chacun le sait, plus c’est gros, mieux ça passe. Israël est un État européen donc colonial. Il ne mérite pas de vivre ! Israël est un État raciste où règne l’apartheid.C’est l’Afrique du Sud du Proche-Orient. Il doit être éliminé. Israël est un État juif illégitime. À mort Israël, à mort les Juifs !

Oui, la ficelle est grosse car il faut vraiment être de mauvaise foi pour oublier que « L’exode volontaire des Palestiniens est d’abord la conséquence d’une guerre que ceux-ci ont déclenchée, avec l’appui du monde arabe, le jour qui suivit la déclaration d’indépendance d’Israël ».

Comme le soutiennent les auteurs, ce boycott a des allures suspectes, un vocabulaire ethnocidaire, et politicidaire. C’est un groupe de pression intolérable avec des objectifs nationalistes purs et durs. B.D.S. dispose de partenaires stratégiques dans le monde entier : en France, en Belgique, au Royaume-Uni et même aux États-Unis.

En résumé, les Palestiniens sont le Bien absolu. Ils méritent de vivre. Les sionistes et Israël sont le Mal absolu. Ils doivent disparaître. B.D.S., c’est l’Israélicide absolu, le retour de l’Inquisition, l’antijudaïsme racialiste. Comme le disent Joël Kotek et Alain Soriano, B.D.S. c’est une cause syncrétique rouge-verte-brune. À découvrir et à lire en priorité.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions La Boîte à Pandore. 2020. Préface de Philippe Val. 234 pages. 19,90 €.