Editorial du président
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Publié le 6 Septembre 2012

Vandalisme à Latroun

Lundi 3 septembre 2012, des vandales ont mis à feu la porte d’entrée du monastère de Latroun et ont inscrit des graffiti parmi lesquels « Jésus est un singe » et « Migron ». Ce sont des actes inqualifiables.

Nous exprimons notre entier soutien aux moines de Latroun, ce monastère si symbolique où des moines trappistes d’origine française se sont installés depuis 120 ans sur un sol ingrat pour prier. Nous rencontrerons aujourd’hui au CRIF un moine d’Abu Gosh, autre communauté monastique parfaitement insérée en Israël et nous lui dirons notre fraternité.

 

« Singe » est une insulte habituelle contre les Juifs dans la bouche de prédicateurs islamistes radicaux. Ceux qui ont inscrit ce graffiti s’imaginaient-ils qu’ils évoquaient ainsi à leur façon, ignoble, les liens si profonds entre le christianisme et le judaïsme ?

 

Quant à Migron, l’autre terme tagué sur la façade, c’est le fameux « outpost » qui avait été évacué par les autorités israéliennes la veille de la profanation du monastère. Rappelons que les habitants de Migron ont clairement  désavoué la profanation de Latroun.

 

On ne sait pas si les auteurs proviennent du milieu des extrémistes ultra nationalistes ou de celui des extrémistes ultra-orthodoxes. Parmi ces derniers, l’hostilité au christianisme est grande. Mais elle n’empêche pas qu’un rabbin haredi et ses fidèles soient venus pour effacer eux-mêmes les graffiti injurieux (voir l’article du Haaretz que nous publions dans cette édition).

 

La classe politique israélienne a réagi sans ambiguïté, le Premier ministre en tête, ainsi que plusieurs ministres dont ceux qui se situent à la droite de l’échiquier politique.

 

Il est faux d’assimiler les auteurs de ces tags à l’ensemble des partisans d’un maintien de la présence israélienne en Cisjordanie, il est faux aussi de les assimiler à l’ensemble du monde ultrareligieux. Quels qu’ils soient, ils représentent une frange extrémiste très marginale avec laquelle il ne doit y avoir aucune compromission, aucune faiblesse. Il est important, très important, que l’enquête puisse être menée à son terme et que des punitions exemplaires en résultent.

 

Car nous n’arrêtons pas de dire que les nombres ne changent rien à l’affaire. Là où des mouvements marginaux extrémistes se sont imposés dans l’histoire on trouve une complaisance, une faiblesse, un aveuglement ou des calculs de la part d’une partie de l’opinion publique et/ou de ses représentants. Il n’y a qu’une seule réaction possible : la honte que des crétins haineux pareils puissent provenir, comme cela est malheureusement extrêmement probable, de l’intérieur du peuple juif.

 

Richard Prasquier

Président du CRIF