Lu dans la presse
|
Publié le 21 Décembre 2020

Europe - L’auteur de l’attentat antisémite de Halle condamné à la perpétuité en Allemagne

Stephan Balliet, un Allemand de 28 ans antisémite et misogyne, a été reconnu coupable de deux meurtres et de plusieurs tentatives de meurtre lors de son attaque du 9 octobre 2019.

Publié le 21 décembre dans Le Monde

L’auteur de l’attaque contre une synagogue de Halle en Allemagne en octobre 2019 a été condamné lundi 21 décembre à une peine de prison à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté minimale de quinze ans.

Stephan Balliet, un Allemand de 28 ans antisémite et misogyne, a été reconnu coupable « de deux meurtres » et de plusieurs tentatives de meurtre, a annoncé la présidente du tribunal de Magdebourg (Saxe-Anhalt), Ursula Mertens.

Jugé depuis cinq mois à Magdebourg, l’homme de 28 ans avait, en pleine fête religieuse de Yom Kippour, le 9 octobre 2019, donné l’assaut contre la synagogue de Halle, où se trouvaient 52 fidèles. Faute de parvenir à entrer, il avait retourné ses armes contre des passants, en tuant deux et en blessant plusieurs autres. Armé jusqu’aux dents et vêtu d’une tenue militaire, il avait filmé et diffusé en direct son assaut pendant lequel il niait l’existence de la Shoah et s’en prenait aux juifs. La police l’avait finalement arrêté après une course-poursuite.

Aucun remords

Lors de son réquisitoire, le procureur fédéral Kai Lohse avait insisté sur l’importance sociétale de ce procès, estimant que « l’attaque de la synagogue de Halle a été l’un des actes antisémites les plus répugnants depuis la seconde guerre mondiale ». Selon lui, M. Balliet a agi sur la base d’une « idéologie raciste, xénophobe et antisémite » pour mener une attaque non seulement contre ceux qu’il a tués mais aussi contre « la vie juive en Allemagne dans son ensemble ».

L’accusé s’était inspiré de Brenton Tarrant, l’auteur des attentats racistes sanglants (51 morts) commis quelques mois auparavant contre deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande, qui avait diffusé ses crimes en direct.

Tout au long de son procès, l’accusé n’a jamais exprimé le moindre remords et, à plusieurs reprises, a dû être rappelé à l’ordre par la présidente du tribunal pour ses propos conspirationnistes, racistes, misogynes et négationnistes. Il a même revendiqué ses actes. Le fait d’attaquer la synagogue « n’était pas une erreur » car « ce sont mes ennemis », a-t-il lancé. Des paroles qui ont déclenché la colère des nombreuses parties civiles.

 

Le Crif vous propose :