Lu dans la presse
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Publié le 23 Septembre 2019

Europe/Antisémitisme - Berlin et Paris main dans la main contre l’antisémitisme

Au lendemain de l'attaque raciste et antisémite perpétrée devant la synagogue de Halle en Allemagne, rappelons que la capitale allemande avait accueilli début septembre les deuxièmes consultations franco-allemandes sur l'antisémitisme. L’Allemagne et la France souhaitant porter ensemble la lutte contre l’antisémitisme dans les instances européennes et internationales.

Publié le 16 septembre sur le site de l'ambassade d'Allemagne en France

L’Allemagne et la France ont poursuivi mercredi 11 septembre à Berlin la concertation bilatérale contre l’antisémitisme qu’elles avaient inaugurée en décembre dernier à Paris. Les deux pays s’engagent « à protéger et à promouvoir la vie juive » qui « constitue un élément indissociable et un enrichissement pour les sociétés européennes », a rapporté le ministère allemand des Affaires étrangères.

La réunion s’est accompagnée d’un débat d’experts. Elle avait pour objectif un échange d’expériences. Il a ainsi été question de la proposition de loi française contre les contenus haineux sur Internet (« loi Avia »), adoptée en juillet par l’Assemblée nationale. Le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster, a exposé, de son côté, le projet de dialogue entre juifs et musulmans en Allemagne baptisé « Schalom Aleikum ».

Par ailleurs, la France et l’Allemagne ont décidé de se concerter étroitement dans la perspective des présidences allemandes de l’Union européenne (UE) et de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA) en 2020.

Un pas « de la plus haute importance », selon Michaela Küchler, déléguée spéciale pour les relations avec les organisations juive et la lutte contre l’antisémitisme au ministère des Affaires étrangères allemand. Il est essentiel à ses yeux que les deux pays « portent cette coopération au sein de l’Union européenne et dans les institutions internationales ».

« Tolérance zéro »

Paris et Berlin veulent ainsi contribuer à ce que « les juifs puissent vivre en sécurité et sans crainte en Allemagne, en France et dans toute l’Union européenne (UE) ».

« La lutte contre l’antisémitisme, quelle que soit la forme de ce dernier, est l’une des priorités du gouvernement allemand, et il fait l’objet d’un consensus réunissant toutes les forces démocratiques », a rappelé Felix Klein, délégué du gouvernement allemand à la lutte contre l’antisémitisme.

M. Klein a d’ailleurs réclamé il y a derniers jours le durcissement des peines à l’égard des auteurs d’actes antisémites. Ce serait là « un signe politique », a-t-il estimé après l’agression d’un jeune homme qui discutait en hébreu devant une discothèque de Berlin, le 9 septembre dernier. « L’antisémitisme constitue une forme particulière de discrimination, pas une sous-catégorie du racisme ».

Plus encore que dans d’autres pays européens, la multiplication des actes racistes et antisémites, relayée par les médias, inquiète en Allemagne au regard de la responsabilité particulière du pays à l’égard de l’histoire.

La chancelière Angela Merkel l’a ainsi réaffirmé lors du débat budgétaire au Bundestag la semaine dernière : « Aucune vie en commun n’est possible s’il n’est pas clair qu’il règne dans ce pays une tolérance zéro envers le racisme, la haine et toute forme d’aversion envers autrui ». « Nous devons combattre ce à quoi nous assistons au quotidien : les agressions envers les juifs, envers les étrangers, la violence et le langage de la haine. »

 

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