Lu dans la presse
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Publié le 6 Avril 2020

France - Attention : A Paris, Marseille, Lyon, Royan… les Français se relâchent avec le confinement

Presque trois semaines après le début du confinement, les Français commencent à prendre des largesses avec les mesures du gouvernement, comme nous l’avons constaté dans plusieurs villes.

Publié le 5 avril dans Le Parisien

« Messieurs, vous ne pouvez pas rester en position statique. Vous devez reprendre votre balade ou nous serons obligés de vous verbaliser. » Perchés sur leurs chevaux, les deux fonctionnaires de la Garde républicaine ne laissent pas vraiment le choix aux flâneurs venus prendre le soleil sur les bancs ou les marches de la basilique Montmartre (Paris XVIIIe). Ce dimanche après-midi, alors que le thermomètre flirte avec les 24 degrés dans la capitale, ils sont une cinquantaine de « confinés » à profiter d'un instant de relâche sans penser une seconde défier la règle.

« C'est la première fois que nous cochons la case balade sur notre autorisation depuis le début du confinement, plaident Marine et Mathieu. On a entendu que les Français sortent trop, mais pour nous c'est une première à part les courses. Et puis c'est dimanche, c'est aussi une manière de marquer un peu le temps. »

Alors que Martin Hirsch, le patron des hôpitaux de Paris, a déploré « trop de monde dans les rues, trop de flâneurs, trop de promeneurs » dans la capitale et que Valérie Pécresse, la présidente de la région, a exhorté les Franciliens à rester au maximum chez eux malgré les vacances et le beau temps, ils sont encore nombreux ce dimanche à jouir de l'heure de promenade autorisée.

Ce dimanche, Martin Hirsch déplorait « trop de monde dans les rues, trop de flâneurs, trop de promeneurs » dans la capitale./LP/Philippe Lavieille

Ce dimanche, Martin Hirsch déplorait « trop de monde dans les rues, trop de flâneurs, trop de promeneurs » dans la capitale./LP/Philippe Lavieille  

Sur les bords du canal de l'Ourcq, au Trocadéro ou même sur les Champs-Elysées, les policiers sont en nombre pour vérifier les autorisations usant de fermeté et de pédagogie. En une heure, à Montmartre, aucun PV mais beaucoup de recommandations. « On utilise même des drones pour couvrir les bois de Boulogne et de Vincennes », explique un fonctionnaire.

«C'est trop tentant et on commence vraiment à étouffer»

Même constat dans les autres grandes villes de France où l'effet de la météo sur le respect du confinement s'est déjà fait ressentir. A Lyon (Rhône), dans le quartier de la Croix-Rousse, les familles lézardent et prennent le soleil sur la place du Gros-Caillou ou encore Montée de la Grande-Côte. Les enfants courent partout, jouent au ballon ou font du vélo. Les parents discutent entre eux, bouquinent ou font du sport.

Anaïs, Martin et leurs deux enfants reconnaissent avoir passé plusieurs heures dehors. « C'est vrai qu'il y a du relâchement », reconnaît la mère de famille en bavardant avec d'autres parents du quartier, « mais là, c'est trop tentant et on commence vraiment à étouffer ». Les contrôles ? « On n'a jamais vu la police ici », assure-t-elle, confiante.A Lyon (Rhône), dans le quartier de la Croix-Rousse, les familles lézardent et prennent le soleil sur la place du Gros-Caillou ou encore Montée de la Grande-Côte./LP/Catherine Lagrange

A Lyon (Rhône), dans le quartier de la Croix-Rousse, les familles lézardent et prennent le soleil sur la place du Gros-Caillou ou encore Montée de la Grande-Côte./LP/Catherine Lagrange  

Stéphanie, accompagnée de ses deux adolescents, rentre chez elle avec sous le bras… un panier de plage. « On est allé pique-niquer et se faire bronzer le long du Rhône », explique tout sourire cette quadragénaire. Les attestations sont au fond du panier. « Il suffit de modifier l'heure de sortie régulièrement, confie-t-elle. Je ne crains ni le gendarme ni le Covid-19, car j'ai déjà été malade en mars, donc maintenant j'en profite, je récupère. »

«C'est le jeu de la mort et de la vie»

A Marseille (Bouches-du-Rhône), c'est à peine mieux. « Il y a beaucoup plus de voitures sur les chemins qui mènent à la colline, les gens sortent plus ce week-end », constate Christian, un habitant d'Allauch, une commune en périphérie de Marseille qui donne sur le massif du Garlaban. En bord de mer, les plages restent interdites, mais les joggeurs se multiplient. « On a besoin de s'aérer, on devient fou en restant dans notre petit appartement », témoigne Fred en prenant le soleil dans une rue du VIIIe arrondissement avec sa compagne.

« Un peu partout, il y a cette tentation de sortir, confirme le préfet de police Emmanuel Barbe. Ces deux derniers jours, les verbalisations ont augmenté. En Paca, la crise va arriver : ce n'est pas le jeu du chat et de la souris, c'est le jeu de la mort et de la vie, cette affaire. »

La palme du civisme revient aux habitants du littoral atlantique. La consigne a été globalement respectée à Saint-Palais-sur-Mer, située aux portes de Royan (Charente-Maritime). Habituellement bondée sous le soleil printanier, la cité balnéaire ressemblait ce dimanche à… une île déserte. Les quelques promeneurs croisés sur le littoral étaient tous des résidents en quête de lumière et d'air frais à portée de domicile. « Nous sommes dans notre périmètre », préviennent en souriant Delphine et Frédéric Blamont. Installés à deux pas de la côte sauvage, le couple et leur fille Daphné sont sortis pour une courte balade : « C'est difficile de ne pas voir la mer quand on habite à côté… Mais ici, les règles sont respectées. D'habitude, c'est noir de monde, il n'y a pas une place pour se garer. »

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