Lu dans la presse
|
Publié le 5 Juin 2020

France - Messages racistes dans la police : des policiers de Rouen renvoyés en conseil de discipline

Les policiers rouennais suspectés d'avoir échangé des messages à caractère raciste sont renvoyés en conseil de discipline a annoncé le patron de la police Frédéric Veaux.

Publié le 5 juin sur France 3

L'affaire n'est pas terminée. Depuis hier, jeudi 4 juin 2020, les policiers rouennais suspectés d'avoir proféré des insultes à caractère raciste, homophobe, antisémite et sexiste envers l'un de leur collègue sont renvoyés en conseil de discipline révèle le patron de la police, Frédéric Veaux. Ces messages auraient été échangés sur un groupe privé sur le réseau social Whatsapp. 

Les policiers incriminés risquent jusqu'à 1 500 € d'amende et la révocation de leurs fonctions. Des sanctions insuffisantes pour Egountchi Behanzin, porte parole de la Ligue de défense noire africaine.

"En attendant (leur conseil de discipline), les agents étaient encore en service. Vous vous rendez compte de la gravité ? Dieu seul sait le nombre de noirs, d'arabes et d'homos qu'ils ont pu croisé !", lâche-t-il. "On veut la fermeté, on veut des sanctions contre ces policiers qui entachent l'institution".

De son côté, le représentant syndical d'Alliance police nationale, Karim Bennacer, tient à éviter toute généralité et rappelle que le comportement des six policiers incrimés est "un épiphénomène dans la police". 

"Qu'ils crèvent ces chiens"

Mediapart publiait jeudi 4 juin matin que les propos échangés relèveraient du "suprémacisme blanc". Arte Radio les a diffusés dans un podcast. 

On peut y entendre des insultes comme "nègres", "bougnoules", ou des appels à la violence comme "ils devraient tous mourir", "quand ils seront bien faibles on aura juste à les achever", "ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale, il faut qu'ils crèvent ces chiens".

En pleine période de mobilisation contre les violences policières qui fleurissent un peu partout en France après la mort de Georges Floyd aux États-Unis, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a affiché, mardi 2 juin devant les députés de l'Assemblée nationale, sa fermeté contre "le racisme et toutes les formes de haine". Il a également rappelé que "s'il y a faute, elle doit être sanctionnée".

Pour rappel, l'affaire a démarré à l'automne 2019, lorsqu'un policier noir de l'Unité d'assistance administrative et judiciaire de Rouen porte plainte contre six de ces collègues. Il avait découvert être la cible de propos discriminants. Une première enquête menée conjointement par l'IGPN, la police des polices, et le procureur de la République a été clôturée jeudi 4 juin 2020. Une deuxième enquête, celle-ci interne, est toujours en cours.