Tribune
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Publié le 21 Février 2014

Viols de guerre, la détermination d'un homme

Tribune de Céline Bardet, Juriste spécialisée dans les questions de justice et de crimes de guerre, publiée dans le Huffington Post, le 20 février 2014.

 

À l'initiative de la Fédération internationale des Droits de l'Homme, d'une femme libyenne formidable et sous le haut patronage de Monsieur Claude Bartolone, Président de l'Assemblée nationale, de Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre du droit des femmes, de Madame Catherine Coutelle, Présidente de la délégation aux droits des femmes et en présence de Madame Élisabeth Guiguou, Présidente de la Commission des Affaires étrangères ; l'Assemblée nationale a reçu Monsieur Salah Al-Marghani, Ministre de la Justice libyen, afin de lui exprimer son soutien.

De cette révolution, que reste-t-il? On ne parle plus de la Libye, sauf pour aborder les problèmes de sécurité, l'impuissance du gouvernement à contrôler son propre territoire et les multiples attentats.

 

Pourtant aujourd'hui, pour la première fois de leur vie, les Libyens votent pour élire leur Assemblée constituante.

Le pays avance et découvre avec enthousiasme et espoir la démocratie. Faut-il rappeler que ce sont les femmes qui ont été les premières à s'engager dans la révolution. Elles se battent pour être impliquées dans le développement de la Constitution. Elles sont élues au Congrès général national libyen.

 

Le gouvernement libyen est composé d'hommes et de femmes luttant pour que leur pays retrouve une légitimité et une place dans le monde.

L'un des ces hommes, M. Al-Marghani, Ministre de la Justice de la Libye, ancien avocat, et surtout militant de longue date des droits de l'homme, porte un projet de loi pionnier pour redonner une voix, une dignité et une justice aux hommes et aux femmes libyens ayant vécu l'impensable, l'indicible.

Cet homme, je l'ai accompagné fièrement à New York en septembre pour présenter ce projet de loi à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Italie, très impliquée a déjà adopté une résolution au Parlement italien pour soutenir l'adoption de cette loi par le CGN.

 

Enfin, c'est la France qui exprime son soutien. Et pas des moindres. Celui rendu par l'Assemblée nationale, qui représente le peuple français.

 

Mardi après-midi, lorsqu'une victime de viol raconte l'horreur de son histoire avec un courage et une dignité étonnante, le silence devient pesant dans la salle. Il me rappelle toutes ces années en audience au Tribunal pénal international à La Haye quand l'horreur devient réalité à travers les mots des victimes et des survivants à la barre.

Un film, réalisé par une équipe de Libyens est également diffusé, comme ce fut déjà le cas lors de notre présentation à New York. Ce sont les victimes qui parlent, celles que l'on ne veut jamais entendre, mais qui racontent ce qu'elles ont vécu et qui réclament justice à travers cette loi, le droit d'être reconnues et d'exister tout simplement…Lire la suite.

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