Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - Le jour où Jean Ferrat a vu son père porter l'étoile jaune

09 June 2020 | 1154 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

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Antisémitisme

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Article de Dr Bruno HALIOUA Secrétaire Général de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France)

" Une France antijuive ?
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07 May 2015
Catégorie : Antisémitisme

"Une France antijuive ? "est le dernier livre de Pierre-André Taguieff. Marc Knobel rend hommage au talent et au courage de l'auteur à travers cette tribune.

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3 Questions à Marc Knobel
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17 April 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Le jour où Jean Ferrat a vu son père porter l'étoile jaune : "Marqué ! Comme une bête !"

 

Le soir du 6 juin 1942, le jeune Jean Tenenbaum  âgé de 11 ans  qui habite avec ses parents à Versailles assiste impuissant à l’arrivée de son père avec son paquet d’étoiles jaunes qu’il est obligé coudre sur ses vêtements, son pardessus et sa veste. Celui qui deviendra célèbre sous le nom de Jean Ferrat est révolté par cette mesure injuste qui stigmatise son père aux yeux des autres « Marqué ! Comme une bête ! Mais ce que l'on ne savait pas, c'est que c'était comme une bête qui part à l'abattoir »

Jean Ferrat n’est pas astreint à porter l’étoile jaune car sa mère n’est pas Juive. Il avait appris deux ans auparavant à l’occasion du recensement des Juifs la judéité de son père Mnacha Tenenbaum installé en France depuis plus de trente cinq ans et qui avait toujours voulu ardemment s’intégrer dans la société française. Jean Tenenbaum avait subitement son altérité «J’ai appris que je n'étais pas comme les autres!».

Le futur chanteur engagé rappellera par la suite son ressenti face à cette injustice. « Ce fut d'abord une blessure, ensuite une révolte ». Comme la majorité des Juifs le père de Jean Ferrat avait obéit docilement à cette législation car il avait considèré qu’il était très important d’être en conformité avec les lois en vigueur dans le pays qu'il avait choisi sans se douter des conséquences tragiques de sa démarche. Par la suite, Jean Ferrat reprochera à son père son excès d’optimisme « Contrairement à d'autres qui voient le mal partout, il ne le voyait nulle part et c'est cela d'ailleurs qui a causé sa perte ».  

Quelques semaines plus tard , le père de Jean Ferrat sera arrêté puis déporté le 30 septembre 1942 tandis que le jeune Jean Ferrat et son frère seront obligé de se cacher à Perrier, une commune du Puy-de-Dôme puis à Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales. Comme la majorité des Juifs déportés, Mnacha Tenenbaum n’est jamais revenu.  Jean Ferrat restera toute sa vie marquée par la mort de son « Ce manque, cette absence reste indélébile. La mort de mon père a certainement été un des éléments clés de ma création future ».

Il évoquera en 1963 la Shoah dans sa chanson Nuit et brouillard mais il a fallu attendre 1991 pour qu’il rappelle dans une chanson le drame douloureux de la perte de son père Nul ne guérit de son enfance, dans laquelle il chante : « Celui qui vient à disparaître. Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux ? On fait un signe à la fenêtre sans savoir que c'est un adieu ».

Jean Ferrat a également évoqué cette période douloureuse de son enfance et les conséquences qu’elle a entrainé sur son engagement de chanteur : « On porte son enfance toute sa vie. Je ne suis pas un cas unique, mais cette période a été très dramatique pour ma famille, pour moi et pour la France aussi. Il y a une partie de moi qui est devenue adulte très vite ».

 

Dr Bruno Halioua, Président de la Commission Souvenirs du Crif

Cet article est extrait de « Leur Seconde Guerre Mondiale », le prochain livre de Bruno Halioua. (A paraître édition Buchet Chastel en octobre 2020). Dans ce livre, Bruno Halioua s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.