Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Isaac, de Léa Veinstein

28 August 2019 | 156 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Pages

Isaac, de Léa Veinstein*

C’est l’histoire passionnante d’une quête à la recherche de son identité profonde. Dans la famille de la narratrice, on a toujours évité de parler du judaïsme. Comme si c’était une grossièreté ou quelque chose de malséant. Un tabou, en somme. « On ne parle pas de ces choses-là » ! Pourtant, le bruit a toujours couru que l’arrière- grand-père était un rabbin ou quelque chose du même genre, un hazan, chanteur de synagogue ou encore un chohet, certificateur de la cacheroute des viandes abattues dans les abattoirs.

Décidée à en avoir le cœur net, l’auteure va mener une véritable enquête à la découverte de l’ancêtre dont il ne faut surtout pas parler, Isaac.

C’est à la synagogue de la rue Ancelle, à Neuilly qu’elle découvre qu’Isaac était ministre officiant au temps où le rabbin Meyers, qui mourra en déportation, officiait. Puis ce sont des papiers précieux où l’on découvre une carte d’identité de la femme d’Isaac, Hélène, désignée comme Hélène Savel au lieu de Sawelski née Leroy et non Lévy. Voici encore une « carte de légitimation » délivrée par l’UGIF qui aura permis à Isaac d’officier sous l’Occupation sans être inquiété. Aurait-il, d’une manière quelconque « collaboré » ? Voici encore un tampon marqué « Cacher le Pessah ». Et un livre publié pour les 120 ans de la synagogue de Neuilly avec une courte biographie d’Isaac. Peu à peu, le personnage d’Isaac se dessine : Il était l’un des dix enfants de Marcus Sawelski et Rosalie Weniezki, de Vilnius en Lituanie. Isaac avait un frère, Elias, lui-aussi ministre officiant, « Vorbeter »

D’un point de vue halakhique, compte-tenu de sa filiation maternelle, Léa n’est pas juive. Bien que son compagnon, Solal soit juif, qu’elle aime bien passer le chabbat en famille, qu’elle étudie l’hébreu, qu’elle ait envisagé à plusieurs reprises une conversion, plutôt chez les Libéraux ( elle a beaucoup sympathisé avec Delphine Horvilleur) et qu’elle travaille au Mémorial de la Shoah depuis 2010, elle n’a pas franchi le pas et ne s’est pas entièrement immergée dans le mikvé. Sa mère, qui a épousé deux Juifs se rêve en intellectuelle juive ashkénaze. Et finalement, Solal et Léa ont opté pour un mariage privé où tout le monde a crié « Mazel Tov ».

Comme le dit sa belle-mère : « Léa s’est très vite adaptée aux boulettes et à la boutargue »

« Moi, ça me suffisait qu’ils m’adoptent, je n’avais pas besoin du Consistoire, ni du bain rituel. La boutargue, c’était déjà pas mal. »

Un petit voyage en Israël, aussi !

« J’étais face à un palimpseste familial, intime et politique, où venaient se mêler, parfois se heurter avec violence, des questions sur mon identité »

Un très beau récit. À découvrir sans tarder.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Grasset. Février 2019. 144 pages. 15 €.