Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Blog du Crif - Les Juifs d’Iran

08 July 2021 | 323 vue(s)
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Actualité

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

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ADIEU SHIMON
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29 September 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Pages

Illustration : La synagogue Yusef Abad à Téhéran

Penchons-nous sur l’histoire des Juifs d’Iran.

Rappelons pour commencer que lorsque les Juifs du monde entier célèbrent Pourim, ils se souviennent que c’est en Perse, c'est-à-dire en Iran, que se passa la merveilleuse histoire du sauvetage du peuple juif par la reine Esther. On pense généralement que la reine Esther et son cousin-certains disent son oncle- Mardochée, sont enterrés quelque part en Iran, probablement à Hamadan. Tout comme les prophètes Daniel et Ezra. Et c’est le roi perse Cyrus II le Grand qui, en conquérant Babylone en 538 avant J.C., permit aux Juifs qui le désiraient de retourner en Terre Sainte pour rebâtir le Temple détruit de Jérusalem. Ceux des Juifs qui préférèrent alors demeurer en Perse constituèrent la matrice de ce qui allait devenir la communauté juive iranienne.

La communauté juive d’Iran est donc l’une des plus anciennes du monde, implantée là depuis quelque 2700 ans. Au fil des ans et en fonction des dynasties au pouvoir, elle a connu des fortunes diverses, passant de la plus entière liberté à des situations plus délicates pour aboutir, de nos jours, au pays des ayatollahs, à une véritable tourmente.

C’est en 642, lorsque la Perse, dont la religion était jusqu’ici le zoroastrisme, est conquise par les Arabes, que les ennuis commencent pour les Juifs d’Iran. L’islam remplace le culte de Zoroastre et le statut de la dhimma est imposé aux Juifs.

Une légère embellie se dessine avec la conquête du pays par les Mongols, plus tolérants à l’égard des minorités, au XIII ème siècle. Le khan Argun favorise les Juifs et nomme l’un d’eux au poste de vizir. Il est hélas assassiné en 1291. Dès lors, pillages, exactions et destructions de synagogues se multiplient.

Plus tard, vers 1550, sous la dynastie des Safavides, le chiisme devient religion d’État et les discriminations contre les Juifs considérés comme impurs se succèdent.

Le 8 octobre 1656 marque une date noire pour les Juifs. Une veille de chabbat, ils sont chassés de la capitale, Ispahan, et 100 000 d’entre eux sont forcés de se convertir à l’islam. Il faudra attendre le règne de Nadir Shah (1736-1747)  qui abolira le chiisme comme religion d’État pour voir apparaître une lueur d’espoir dans une communauté juive en voie d’extinction.

Autre épisode tragique de conversion forcée. Il y a un siècle et demi, en 1839, tous les Juifs de la ville de Meched furent forcés d’adopter l’islam. Il s’y trouve toujours une communauté de « marranes » appelés les « Jedid al Islam ».
Sous l’Empire perse, les Juifs occupèrent en Iran des postes importants y compris dans le domaine militaire.

En 1909, les Juifs obtiennent, à travers la nouvelle constitution, l’égalité complète avec les autres citoyens. Mais c’est avec la chute de la dynastie des Qadjars en 1925 et l’avènement des Pahlavi, que les Juifs d’Iran connaîtront leur ère d’or. La fin des Pahlavi et du dernier shah, Mohamed Reza, en 1980, renversé par les partisans de l’ayatollah Khomeïni marquera le début de la lente dégradation du judaïsme millénaire de Perse.

L’un des premiers actes politiques de la République islamique sera d’ailleurs la rupture des relations diplomatiques avec Israël.

En 1978, il y avait près de cent mille Juifs en Iran. Plus de 60 000 d’entre eux ont quitté le pays en l’espace de 30 ans. Beaucoup ont rejoint Israël et les États-Unis et, pour certains, la France.

Dès le lendemain de la « Révolution Islamique » en 1979, nombreux ont été les Juifs à être arrêtés, emprisonnés et souvent, hélas, exécutés.

En 1999, une sombre affaire d’espionnage au profit d’Israël a conduit à l’arrestation de treize membres de la communauté juive de Chiraz, entraînant une campagne internationale de protestation.

Paradoxalement, et malgré la véritable phobie d’Israël et du monde juif qui s’est emparée alors de Mahmoud Ahmadinejad, la communauté juive la plus importante du monde musulman se trouvait, au début des années 2000,  en Iran : 35 000 âmes réparties entre Téhéran (20 000), Chiraz(6000) Ispahan (4000), Kermanchah (2000) et Abadan (500). D’ailleurs, la constitution adoptée en 1979 reconnaît le judaïsme comme minorité religieuse au même titre que les Chrétiens et les Zoroastriens. Leur culte est libre et les institutions aidées financièrement par l’État. La communauté juive dispose de lieux de culte dont les synagogues Abri Shami et Youssefabad de Téhéran ou la synagogue de Mollah Nissan dans l’ancien ghetto juif de Jahanbaré, d’écoles dont les professeurs doivent obligatoirement être musulmans, de restaurants cachers,de bibliothèques, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de cimetières. Mieux, les Juifs, bien qu’il leur soit interdit d’être juges, avocats, hauts fonctionnaires ou militaires, sont néanmoins représentés au Parlement, le Majlis, par un député. Après Manoucher Eliassi, médecin et Moris Motamed, ingénieur topographe, qui, en 2005, avait vigoureusement protesté contre des émissions télévisées qui raillaient les Juifs, c’est Siamak Morsadegh qui a représenté les Juifs. Ce chirurgien d’une cinquantaine d’années ne se prive pas de critiquer Israël où vivent aujourd’hui, soulignons-le, 250 000 Juifs d’origine persane, et le sionisme.

Même scénario pour ce qui est du Grand rabbin Yéhouda Garami, qui ne rate pas une occasion d’afficher son antisionisme.

Toujours décidé à se doter de l’arme nucléaire, l’Iran est devenu l’ennemi principal d’Israël qu’il cherche à atteindre par l’intermédiaire de milices terroristes qui lui ont inféodées.

Entre peur et résignation avec, pour certains, l’espoir d’un avenir meilleur, les Juifs d’Iran, probablement quelques 20 000 âmes aujourd’hui et dont certains, par commodité, ont choisi de se convertir à l’islam ou encore à la religion bahaïe, vivent dans l’angoisse.

 

Jean-Pierre Allali

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