Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Blog du Crif - Les Juifs d’Iran

08 July 2021 | 323 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Israël

Une grande passion pour Israël et pour le peuple juif.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

D'abord on critique, puis on dénie et pour finir on adopte. Laissons le temps au temps.

Conflit israélo palestinien, traitement médiatique, crise de l'information : analyse

Sophie Taïeb's picture
Incendie du tombeau de Joseph
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16 October 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

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Illustration : La synagogue Yusef Abad à Téhéran

Penchons-nous sur l’histoire des Juifs d’Iran.

Rappelons pour commencer que lorsque les Juifs du monde entier célèbrent Pourim, ils se souviennent que c’est en Perse, c'est-à-dire en Iran, que se passa la merveilleuse histoire du sauvetage du peuple juif par la reine Esther. On pense généralement que la reine Esther et son cousin-certains disent son oncle- Mardochée, sont enterrés quelque part en Iran, probablement à Hamadan. Tout comme les prophètes Daniel et Ezra. Et c’est le roi perse Cyrus II le Grand qui, en conquérant Babylone en 538 avant J.C., permit aux Juifs qui le désiraient de retourner en Terre Sainte pour rebâtir le Temple détruit de Jérusalem. Ceux des Juifs qui préférèrent alors demeurer en Perse constituèrent la matrice de ce qui allait devenir la communauté juive iranienne.

La communauté juive d’Iran est donc l’une des plus anciennes du monde, implantée là depuis quelque 2700 ans. Au fil des ans et en fonction des dynasties au pouvoir, elle a connu des fortunes diverses, passant de la plus entière liberté à des situations plus délicates pour aboutir, de nos jours, au pays des ayatollahs, à une véritable tourmente.

C’est en 642, lorsque la Perse, dont la religion était jusqu’ici le zoroastrisme, est conquise par les Arabes, que les ennuis commencent pour les Juifs d’Iran. L’islam remplace le culte de Zoroastre et le statut de la dhimma est imposé aux Juifs.

Une légère embellie se dessine avec la conquête du pays par les Mongols, plus tolérants à l’égard des minorités, au XIII ème siècle. Le khan Argun favorise les Juifs et nomme l’un d’eux au poste de vizir. Il est hélas assassiné en 1291. Dès lors, pillages, exactions et destructions de synagogues se multiplient.

Plus tard, vers 1550, sous la dynastie des Safavides, le chiisme devient religion d’État et les discriminations contre les Juifs considérés comme impurs se succèdent.

Le 8 octobre 1656 marque une date noire pour les Juifs. Une veille de chabbat, ils sont chassés de la capitale, Ispahan, et 100 000 d’entre eux sont forcés de se convertir à l’islam. Il faudra attendre le règne de Nadir Shah (1736-1747)  qui abolira le chiisme comme religion d’État pour voir apparaître une lueur d’espoir dans une communauté juive en voie d’extinction.

Autre épisode tragique de conversion forcée. Il y a un siècle et demi, en 1839, tous les Juifs de la ville de Meched furent forcés d’adopter l’islam. Il s’y trouve toujours une communauté de « marranes » appelés les « Jedid al Islam ».
Sous l’Empire perse, les Juifs occupèrent en Iran des postes importants y compris dans le domaine militaire.

En 1909, les Juifs obtiennent, à travers la nouvelle constitution, l’égalité complète avec les autres citoyens. Mais c’est avec la chute de la dynastie des Qadjars en 1925 et l’avènement des Pahlavi, que les Juifs d’Iran connaîtront leur ère d’or. La fin des Pahlavi et du dernier shah, Mohamed Reza, en 1980, renversé par les partisans de l’ayatollah Khomeïni marquera le début de la lente dégradation du judaïsme millénaire de Perse.

L’un des premiers actes politiques de la République islamique sera d’ailleurs la rupture des relations diplomatiques avec Israël.

En 1978, il y avait près de cent mille Juifs en Iran. Plus de 60 000 d’entre eux ont quitté le pays en l’espace de 30 ans. Beaucoup ont rejoint Israël et les États-Unis et, pour certains, la France.

Dès le lendemain de la « Révolution Islamique » en 1979, nombreux ont été les Juifs à être arrêtés, emprisonnés et souvent, hélas, exécutés.

En 1999, une sombre affaire d’espionnage au profit d’Israël a conduit à l’arrestation de treize membres de la communauté juive de Chiraz, entraînant une campagne internationale de protestation.

Paradoxalement, et malgré la véritable phobie d’Israël et du monde juif qui s’est emparée alors de Mahmoud Ahmadinejad, la communauté juive la plus importante du monde musulman se trouvait, au début des années 2000,  en Iran : 35 000 âmes réparties entre Téhéran (20 000), Chiraz(6000) Ispahan (4000), Kermanchah (2000) et Abadan (500). D’ailleurs, la constitution adoptée en 1979 reconnaît le judaïsme comme minorité religieuse au même titre que les Chrétiens et les Zoroastriens. Leur culte est libre et les institutions aidées financièrement par l’État. La communauté juive dispose de lieux de culte dont les synagogues Abri Shami et Youssefabad de Téhéran ou la synagogue de Mollah Nissan dans l’ancien ghetto juif de Jahanbaré, d’écoles dont les professeurs doivent obligatoirement être musulmans, de restaurants cachers,de bibliothèques, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de cimetières. Mieux, les Juifs, bien qu’il leur soit interdit d’être juges, avocats, hauts fonctionnaires ou militaires, sont néanmoins représentés au Parlement, le Majlis, par un député. Après Manoucher Eliassi, médecin et Moris Motamed, ingénieur topographe, qui, en 2005, avait vigoureusement protesté contre des émissions télévisées qui raillaient les Juifs, c’est Siamak Morsadegh qui a représenté les Juifs. Ce chirurgien d’une cinquantaine d’années ne se prive pas de critiquer Israël où vivent aujourd’hui, soulignons-le, 250 000 Juifs d’origine persane, et le sionisme.

Même scénario pour ce qui est du Grand rabbin Yéhouda Garami, qui ne rate pas une occasion d’afficher son antisionisme.

Toujours décidé à se doter de l’arme nucléaire, l’Iran est devenu l’ennemi principal d’Israël qu’il cherche à atteindre par l’intermédiaire de milices terroristes qui lui ont inféodées.

Entre peur et résignation avec, pour certains, l’espoir d’un avenir meilleur, les Juifs d’Iran, probablement quelques 20 000 âmes aujourd’hui et dont certains, par commodité, ont choisi de se convertir à l’islam ou encore à la religion bahaïe, vivent dans l’angoisse.

 

Jean-Pierre Allali

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