Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - De quoi la haine envers le Crif et les organisations juives est-elle le nom ?

19 October 2021 | 276 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Pages

Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Qu'ont en commun certaines déclarations de Tariq Ramadan et Jean-Luc Mélenchon ? Alain Soral et les Le Pen? Éric Zemmour et Dieudonné ? Les points de départ sont différents mais le point d'arrivée sur un sujet est identique : ils partagent une critique obsessionnelle et maladive du Crif et des organisations juives.

Pour les adeptes du Crif-bashing, le Crif ne serait pas représentatif des Juifs. Il est pourtant facile de découvrir que le Crif est une fédération de 75 associations différentes, représentant elles-mêmes l'ensemble du spectre du judaïsme français. Mais tout n'est pas perdu : le Crif aura au moins permis à ses pourfendeurs de découvrir l'existence et le fonctionnement du suffrage indirect. Et de la démocratie en général...

Comme toute organisation humaine, le Crif n'est pas parfait et son action peut faire l'objet de débats légitimes. Mais la violence des attaques visant ces derniers temps l'institution en charge de la représentation de la communauté juive de France auprès des pouvoirs publics et de la société civile dépasse l'expression de désaccords politiques ou la défiance institutionnelle qui traverse le monde juif comme la société française.

A défaut de pouvoir dire que c'est la faute des Juifs (cela, paraît-il, ne se fait plus...), on dit désormais que c'est la faute du Crif. Voilà qui est socialement plus acceptable.

Pour Jean-Luc Mélenchon, par exemple, le Crif serait communautariste. Paradoxal reproche alors qu'aujourd'hui le Crif et les organisations juives sont justement attaqués pour leur attachement au cadre républicain et universaliste par l'extrême-gauche indigéniste et décoloniale, alliée des Insoumis. Les Juifs de France n'ont vraiment pas besoin de leçon sur l'intérêt général par un Jean-Luc Mélenchon, héraut politique du clientélisme.

 

"Que cela soit clairement rappelé ici : jamais les Juifs n'accepteront que pèse sur eux, directement ou indirectement, la responsabilité de l'antisémitisme."

 

Mais l'accusation récente la plus insupportable est sans doute celle qui prétend faire du Crif et des organisations juives les responsables de l'antisémitisme. Ce renversement est particulièrement pervers. D'abord parce qu'il fait peser sur les Juifs et leurs organisations la responsabilité du mal qui les vise. L'antisémitisme chrétien avec l'accusation initiale de peuple déicide ne faisait pas différemment. Les antisionistes qui justifient les agressions antisémites par le lien des Juifs avec Israël relèvent du même raisonnement.

Que cela soit clairement rappelé ici : jamais les Juifs n'accepteront que pèse sur eux, directement ou indirectement, la responsabilité de l'antisémitisme. L'antisémitisme prend sa source chez les antisémites, pas chez les Juifs.
Mais cette accusation constitue aussi une injure à l'Histoire. Si, partout, l'une des premières mesures de régimes antisémites a consisté à démanteler les organisations juives représentatives, c'est pour une raison simple : des Juifs sans parole publique collective sont des Juifs affaiblis.
Le Crif et les organisations juives sont un ouvrage collectif des Juifs de France, notre "Dôme de fer" contre l'antisémitisme. Attaquer leur légitimité, c'est exposer les Juifs à la violence de l'antisémitisme et vouloir les priver des moyens d'y répondre. C'est condamner les Juifs à la passivité politique.

Le fantasme de nos populistes de tous bords, ce sont ainsi des Juifs réduits au silence. Ils peuvent compter sur les Juifs, le Crif et les organisations juives pour continuer de se faire entendre bruyamment.

Yonathan Arfi

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance