Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - La Dernière Rumeur du juste ?, par Malka Marcovich

29 Juillet 2020 | 145 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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La dernière rumeur du Juste ? Le miracle éditorial du Dernier des Justes d’André Schwarz-Bart, par Malka Marcovich (*)

 

C’est un petit livre, mais quel souffle ! L’auteur nous offre une véritable enquête sur ce qui fut, à l’époque, un événement aussi extraordinaire qu’inattendu. « Un moment unique dans l’histoire éditoriale de notre pays » qui « se situe à la convergence d’un ensemble de phénomènes ». Alors que la France s’enfonce dans la Guerre d’Algérie, que le général de Gaulle revient en force à la tête du pays, que le Vatican s’apprête à mettre fin à l’enseignement du mépris, que la guerre froide oppose les USA à l’URSS, que le Tibet se soulève contre la Chine laquelle rompt avec les Soviétiques, que Fidel Castro prend la tête de Cuba, que des émeutes sanglantes éclatent en Outre-Mer et que le Marché Commun est lancé, un inconnu dans le monde des lettres obtient le prix le plus convoité, le Prix Goncourt.

Fils d’immigrés polonais, André Schwarz-Bart est né en 1928 à Metz. A onze ans, il gagne sa vie comme mousse sur un chalutier à Oléron. Très jeune, il a rejoint le Maquis et combattu dans les Forces Françaises de l’Intérieur. Ses parents, et ses trois frères et sœurs ont été déportés en 1942. À la Libération, il va vivre de petits boulots. Il est débardeur aux Halles et ouvrier en usine. Courageusement, il reprendra ses études depuis la classe de 6ème avant de s’inscrire en Sorbonne. Et de se lancer dans l’écriture. Son roman « Le Dernier des Justes » sera refusé par divers éditeurs et c’est Le Seuil, « petite maison d’édition honorable et reconnue », dirigée par un groupe de « Chrétiens de gauche » qui relève le défi et accepte de publier le roman. Des mauvaises langues auront beau accuser André Schwarz-Bart de plagiat. Rien n’y fera. La machine est lancée. Le jury, par sept voix contre trois, lui attribue le prix tant convoité le lundi 16 novembre et, le 7 décembre 1959, c’est la remise officielle du Prix Goncourt.

On parle de « Coup d’État du Goncourt » ! Du jour au lendemain, les ventes explosent. 222 000 exemplaires rapidement écoulés et 28 millions de francs de royalties pour l’heureux lauréat ! Malgré les jaloux et les envieux, les mauvais coucheurs et les persifleurs. L’auteur, qui se trouve en déplacement au Luxembourg quand il apprend la nouvelle. Il sera prié de sa cacher jusqu’au 7 décembre.. Malka Marcovich décortique, pour notre plus grand bonheur les moments clés de cette attribution pour le moins mouvementée. On apprend à la lire, beaucoup de choses.

Plus tard, André Schwarz-Bart rencontrera Simone Brumant, une Guadeloupéenne, qu’il épousera. Ensemble, ils écriront « Un plat de porc aux bananes vertes ». Ils auront un fils, Jean-Jacques, qui deviendra un saxophoniste réputé. En fin de volume, l’auteur nous offre des extraites saisissants de l’émission « Cinq colonnes à la Une » du 3 février 1967 animée par Pierre Desgraupes. Très sympathique.

 

Jean-Pierre Allali

 (*) Autoédition. Février 2020. 96 pages. 12 €.

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