Philippe Meyer

Président du B'nai B'rith France

Blog du Crif - Où est l’apartheid en Israël ?

26 Mai 2021 | 392 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Il y a des termes qui jusqu’à présent étaient l’apanage des militants antisionistes et de leur rhétorique sordide pour délégitimer Israël et déverser leur haine antisioniste avec les conséquences que l’on connait pour les Français Juifs.

Le terme d’apartheid en fait partie.

Le 23 mai 2021, Jean-Yves Le Drian l’a employé lors de l’émission du Grand Jury RTL LCI Le Figaro en déclarant « Pour la première fois, on a pu constater une conflictualité dans les localités israéliennes. Les communautés se sont affrontées. Le risque d'apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. ». Utilisé par le Ministre des Affaires étrangères, ce terme n’en est que plus choquant, plus dangereux.

Les mots ont un sens. Juridiquement, l’apartheid couvre un éventail d'actes, commis dans le cadre d'un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d'un groupe racial sur tout autre groupe racial dans l’intention de maintenir ce régime.

De quel apartheid parle-t-on pour Israël ? Les Arabes israéliens, qui représentent 20% de la population du pays, font partie intégrante de la société israélienne. Juifs et Arabes israéliens travaillent ensemble depuis des décennies dans nombre d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, d’entreprises, de centres de recherches. Le président de la première banque du pays fut récemment un Arabe israélien, tout comme le juge à la Cour suprême israélienne qui a envoyé l’ancien président de l’Etat d’Israël Moshe Katsav en prison. Des listes de candidats arabes israéliens se sont systématiquement présentées aux élections législatives et envoient des députés à la Knesset.

Où est l’apartheid dans tout cela ? Dire le contraire, c’est méconnaitre la réalité et ajouter de l’huile sur le feu, en particulier dans le climat actuel de tensions après qu’Israël ait dû légitimement répondre à l’attaque terroriste sans précédent du Hamas et que certains ont voulu récupérer en France à des fins partisanes et politiques.

On connaît depuis longtemps le tropisme pro-arabe de la diplomatie française qui n’a pas adapté son logiciel usé à la nouvelle donne géopolitique mondiale. Mais quelques jours après la récente déclaration du premier ministre Jean Castex à l’Assemblée nationale, plaidoyer pro-palestinien ayant passé sous silence à la fois les 4000 missiles du Hamas envoyés sur les civils israéliens et les victimes israéliennes de ces bombardements terroristes, entendre le terme d’apartheid dans la bouche du ministre français des affaires étrangères ne peut que susciter des questions lourdes de sens. Ce climat aux couleurs jaunies constitue un terrible retour en arrière qui rappelle les heures anti-israéliennes les plus sombres de la politique étrangère de la France.

Quelle sera la prochaine étape ? Est-ce ainsi que la France compte lutter contre les appels illégaux au boycott d’Israël, contre l’antisionisme, dont le président de la République avait à juste titre indiqué qu’il revêt les nouveaux habits de l’antisémitisme, contre l’islamisme qui - au-delà du combat contre les valeurs de la République - fait des Juifs et d’Israël ses cibles prioritaires ? A-t-on déjà oublié que les Français Juifs assassinés ces dernières années l’ont tous été par des islamistes nourris sur notre sol par la haine d’Israël ?

Les politiques, journalistes et responsables associatifs qui s’engouffrent par conviction, par intérêt ou par peur dans cette dérive anti-israélienne dangereuse portent aujourd’hui, pour demain, une responsabilité majeure. Nous ne l’oublierons pas.

Philippe Meyer, Président du B’nai B’rith France