Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le Billet de Richard Prasquier - Abou Gosh

12 Juin 2023 | 166 vue(s)
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Actualité

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

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Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Mes précédentes chroniques, Djihad, Nakba, Russie ou Turquie, étaient plutôt inquiétantes et pour donner une tonalité positive à celle-ci, rien de tel que le sport. Après la victoire des jeunes israéliens sur le Brésil, Israël attend ce soir la demi-finale contre l’Uruguay. 

Mes compétences en football s’étant arrêtées à la défaite glorieuse de l’équipe de France de Kopa et Fontaine contre l’équipe du Brésil en 1958, je risquais de me ridiculiser dans un commentaire.

Mais je vais quand même parler de football et d’autres matchs internationaux, ceux que l’équipe israélienne d’Abou Gosh, composée de jeunes arabes de ce village et de jeunes juifs orthodoxes de la ville proche de Bet Shemesh, a livré contre les villes d’Île-de-France contenant ce qu’on appelle des « quartiers sensibles » : Sarcelles, Bobigny, Romainville cette année, Aubervilliers, Argenteuil et d’autres dans le passé.

Voici une quinzaine d’années que ces rencontres ont été initiées en Israël par le psychiatre Henri Cohen Solal, fondateur de Beth Esther et des Maisons d’accueil Beit Ham, avec les dirigeants des équipes de football Mohamed Jaber et Meir Rousso. En France elles sont soutenues par l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) qui, avec SOS racisme, a su faire fructifier dans la banlieue parisienne un partenariat avec les villes et des éducateurs culturels et sportifs, que l’UEJF a d’ailleurs amenés à plusieurs reprises voir la réalité israélienne au-delà des clichés.

Le village d’Abou Gosh, à 10 kilomètres de Jérusalem ; c’est avant tout pour les Israéliens, le meilleur houmous du pays. Mais là ne s’arrêtent pas ses mérites.

L’ancêtre de la population, le dénommé Abou Gosh, aurait été amené au XVIème siècle par le sultan pour sécuriser l’accès à Jérusalem. Il venait, dit-on, du Caucase. Était-il tcherkesse ou tchétchène, nul ne le sait, mais Ramzan Kadyrov, le leader tchétchène à la sinistre réputation, fit construire en ce lieu une immense mosquée en mémoire de son père Ahmat, assassiné en 2004, l’homme qui après la première guerre tchétchène, passa dans le camp russe, facilitant grandement la victoire du jeune dirigeant Vladimir Poutine.

Abou Gosh est adjacent à Kiryat-Yearim, localité aux nombreuses yeshivot, siège de l’Arche d’Alliance avant la construction du Temple de Jérusalem.

Abou Gosh, c’est enfin, pour les chrétiens, le village d’Emmaüs, où le Christ ressuscité est apparu après la crucifixion, suivant l’évangile de Luc. Aujourd’hui, le magnifique monastère du XIIème siècle, propriété française, qui m’est particulièrement cher, est confié aux moines et moniales envoyés par l’abbaye du Bec-Hellouin. Ils ont établi des relations d’amitié exemplaires avec leurs voisins aussi bien Juifs que Musulmans.

Pendant la guerre de libération de 1948, c’est depuis Abou Gosh que partaient les soldats de la brigade Harel pour ouvrir la route de Jérusalem. La brigade, commandée par Yitzhak Rabin, enterrait ses nombreux morts dans le cimetière de Kiryat-Anavim, à la lisière du village. Pendant toute la guerre, Abou Gosh a gardé une stricte neutralité et sa population est restée sur place.

Abou Gosh n’est donc pas n’importe quel village arabe israélien. Ce lieu, aux noms divers dans l’histoire, a des consonances éparses, mais qui en font un symbole de coexistence.  

Pour une équipe de football, ce sport qui est un langage universel, et qui, comme la langue d’Ésope, est capable du meilleur et du pire, son nom est porteur d’espoir.  

Il existe sur le conflit israélo-arabe une masse d’analyses fouillées aussi objectives que possible. Cette masse pèse malheureusement peu devant un seul slogan virulent et imbécile : les « nazis sionistes », « l’apartheid » ou le « génocide des Palestiniens ».

Mais la mise en situation, rencontre ou visite, peut déclencher un choc de réel, susceptible de mettre à bas ces slogans. 

Pour des jeunes, côtoyer d’autres jeunes qui s’amusent comme eux et qui entretiennent, Juifs avec Musulmans, amitié et esprit d’équipe, est mieux à même de faire sauter les stéréotypes que de savantes dissertations sur le sujet.

C’est pourquoi je rends hommage à ceux qui portent ce travail de médiation sportive. Les plus valeureux, ce sont ces animateurs de quartier qui luttent contre les fourriers de la haine antisioniste, dont certains politiciens locaux se font malheureusement les relais, dans un choix électoraliste cynique et à courte vue. 

Ces animateurs modestes et anonymes sont les vrais défenseurs d’une France ouverte mais ferme sur ses principes universels, cette France qu’il ne faut pas laisser se déliter devant nos yeux…

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif

 

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