Blog du Crif - Disparition d'Henri Weber : quelques mots pour lui rendre hommage...

28 Avril 2020 | 517 vue(s)
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France

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

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Actualité

Chronique de Bruno Halioua, diffusée sur Radio J, lundi 12 février à 9h20.

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Henri Weber, ancien sénateur et député européen de 2004 à 2014, est décédé à 75 ans, victime du Covid-19. 

Né à Leninabad (aujourd’hui Khodjent au Tadjikistan), il est le fils d’une famille d’horlogers juifs qui ont réussi à quitter la Pologne et à rejoindre l’URSS. Ses parents ayant, à la fin de la guerre, refusé de prendre la nationalité soviétique, ils rejoignent, après un passage par un camp de travail, leur Pologne natale. 

Après le pogrom de Kielce (juillet 1946), ils décident de partir pour la France. Le jeune Henri mène ses études secondaires au Lycée Jacques -Decour, où il adhère aux jeunesses communistes, au grand dam de ses parents. Il est également membre à cette date de l’Hachomer Hatzair, tout comme son frère qui fera son Alyah et vit en kibboutz. 

Henri, grâce à son charisme, devient un des leaders de mai 1968. Adhérent de la Ligue Communiste Révolutionnaire d’Alain Krivine, il devient enseignant en philosophie politique. Comprenant que le trotskisme ne peut pas déboucher politiquement, il se rapproche du Parti Socialiste auquel il adhère durant les années 1980. Il travaille auprès de Laurent Fabius, qu’il conseille et aide par des notes d’analyse politique d’une grande pertinence. D’abord élu a Saint -Denis, il devient ensuite sénateur en Seine-Maritime avant d’être député européen. 

Auteur de nombreux ouvrages, Henri Weber était un homme à la fois drôle, cultivé, capable d’analyses pertinentes et de synthèses fortes. Il a toujours été fier de sa judéité, et a toujours été fidèle à la défense de l’existence de l’Etat d’Israel, même s’il en critiquait souvent la politique. Lui qui comprenait le yiddish et le parlait quelque peu, mérite amplement le qualificatif de Mensch. 

Le Crif présente à son épouse, Fabienne Servan -Schreiber, et à ses enfants, ses plus sincères condoléances.

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Gérard Unger