Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean Pierre Allali - Fils d'Adam. Nostalgies communistes, de Benoît Rayski

17 November 2017 | 214 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

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LES STADES ET LE DATA
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25 May 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

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LECTURES
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24 May 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Pages

Fils d'Adam. Nostalgies communistes, de Benoît Rayski*

C’est un véritable cri d’amour que le journaliste et essayiste Benoît Rayski lance à son père, Adam Rayski, disparu en 2008. Sur sa tombe, au cimetière du Père-Lachaise, allée circulaire, division 16,  sont gravés ces mots : « Adam Rayski. 1913-2008. Il fut terroriste et communiste quand il fallait l’être ». Á quelques enjambées, la tombe de Jean-Baptiste Clément, l’auteur oublié du « Temps des cerises ».

Né à Bialystok en Pologne en 1913, fils de Yehiel et d’Esther, Adam Rayski fut une grande figure de la Résistance en France où il se retrouvera en 1932. Chef politique des FTP-MOI, bras armé du parti communiste français dont il fut l’un des cadres, président de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide,  il participa, en novembre 1943, à la création, dans la clandestinité, du CRIF. Après la Seconde Guerre mondiale, il choisit de revenir dans son pays natal. Mauvais choix car il y sera menacé et obligé de retourner en France en 1957. Condamné par contumace en Pologne, il écopera de sept ans de prison infligés en 1961 par un tribunal militaire français pour espionnage au profit de la Pologne !

L’écriture de cet ouvrage est tout simplement superbe. Quelle plume ! « Ce livre est mon seul bon et vrai article » confesse l’auteur en préambule qui considère que « ce livre est la conséquence de séquences émotionnelles ; Soudaines, irréfléchies, désordonnées ».

Héritier d’une famille juive et communiste, Benoît Rayski, par delà la mort, veut partager avec son père des moments du temps jadis, ce temps où, à l’instar des personnages du film « Casting » d’Emmanuel Finkiel, Adam Rayski, avec l’accent yiddish, disait « aprey » et non « après » ou « ça m’a fey pleysir » pour « ça m’a fait plaisir ». « Ton accent est sans pareil. Celui d’un Litvak » dit Benoît à son père.

« Mais pourquoi ne m’as-tu jamais appris le yiddish ? Pourquoi vous-êtes vous, toi et ma mère, acharnés à faire de moi un parfait  petit Français ? Je t’écoute et je pleure. Ton accent me donne des frissons et ce que tu dis me bouleverse »

Le regret de n’avoir pas mieux connu son père, de ne pas avoir été plus proche de lui, transparaît à chaque phrase. « Tu n’avais pas de patrie. Le communisme t’en a donné une. Tu l’as choisie avec une frénésie amoureuse que tu partageais avec des millions d’autres. Puis un jour, ta patrie t’a quitté. Et tu es resté à jamais orphelin. Moi, je suis orphelin depuis toujours. Pas de patrie à aimer. Juste un pays de naissance puis un pays d’adoption. Je ne me consolerai jamais d’avoir perdu ce que je n’ai jamais connu »

La nostalgie d’un monde aujourd’hui disparu, le yiddishland, avec ses poètes, ses peintres et ses « violoneux », ses voyous et ses voleurs le dispute à celle des lieux de mémoire : Byalistok et la rue Kupiecka,  la Lituanie, Bielsk Podlaski, Varsovie et la place Krasinskich où vivaient tous les nôtres, les « naszy ». Et, plus tard, le 14, rue Rambuteau à Paris.

« Tu me manques »  dit l’auteur à son papa. Et il ajoute : « Et je crois que je te manque aussi ».

Des photographies agrémentent cet ouvrage émouvant et sympathique. Á découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Exils. Septembre 2017. 112 pages. 15 €.