Blog du Crif - Hommage à Paul Schaffer

26 August 2020 | 29 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Dov Maimon's picture
Paradoxes de la politique israëlienne
|
09 November 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Virginie Guedj-Bellaïche's picture
Le dialogue renoué
|
29 July 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

Un entretien entre Marc Knobel et Michaël de Saint Cheron, philosophe des religions.

Marc Knobel livre une analyse de l'opinion publique à l'égard de l'antisémitisme et d'autres sujets (avant et après les attentats de Janvier 2015).

Franck Guillory, journaliste, auteur et réalisateur de documentaires s'est rendu à Auswithz en Avril dernier, il nous raconte son expérience et ses souvenirs dans un article publié sur son blog.

Compte-rendu d'un magnifique livre de Benjamin Stora qui raconte son enfance juive à Constantine.

 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Pages

Actualité

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Pages

Paul Schaffer était un Mensch. Un homme délicieux et un Mensch. Un témoin majeur de l’histoire de la Shoah et un Mensch.

Avoir la chance et le bonheur de le connaitre, c’était avoir un aperçu de ce que le judaïsme viennois a produit de meilleur. Paul Schaffer aurait pu être un personnage de Stefan Zweig, mais pleinement positif - sans la part d’ombre qu’ont souvent les personnages de Zweig -, avec une hauteur morale incontestable et incontestée. En fait, Paul aurait pu figurer dans Le monde d’hier, le chef-d’œuvre de Zweig, si ce n’est qu’il était aussi, pleinement, un homme d’aujourd’hui. 

Paul avait connu le pire dans l’existence : la Shoah, avec l’entrée des nazis dans sa Vienne natale ; l’exil forcé en Belgique puis en France qui deviendra ensuite sa seconde patrie ; l’arrestation avec sa famille à Revel en Haute-Garonne et leur déportation par le convoi n° 28 ; la survie à Auschwitz-Birkenau, alors que sa mère et sa sœur y étaient assassinées.

Malgré toutes ces terribles épreuves, il n’a jamais perdu sa dignité, son humanité, sa courtoisie, ni même son sens de l’humour typiquement juif autrichien. Quelle belle victoire face à la barbarie des nazis, à qui ces valeurs sont totalement étrangères, que l’existence de Paul Schaffer.

Paul, c’est aussi un porteur infatigable de la mémoire de la Shoah, qui, en dépit du poids des années, disait toujours « oui » quand il s’agissait de témoigner dans une école et rencontrer des élèves. Il était très heureux de ces rencontres, sans doute parce qu’il n’avait jamais oublié l’enfant qui était en lui. En tout état de cause, il était particulièrement fier des nombreuses lettres de remerciement que lui adressaient professeurs et élèves.

C’est son souci de témoigner qui l’a conduit à écrire, puis à peaufiner, son bouleversant récit de la déportation, Le soleil voilé, dont la Fondation pour la mémoire de la Shoah a été heureuse de produire la nouvelle édition, avec les éditions le Manuscrit, il y a quelques mois.

Son combat en faveur de la mémoire de la Shoah passait aussi par son action de militant, au sein du Comité français pour Yad Vashem, dont il fut un Président énergique, ainsi qu’au sein de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, à laquelle il était très attaché et dont il fut membre du Bureau directeur et administrateur d’honneur, ainsi que membre du Comité de lecture de la collection « Témoignages de la Shoah ». Paul, du fait de ses immenses qualités humaines que sa discrétion ne parvenait pas à masquer, était unanimement apprécié au sein de la Fondation, tant par les bénévoles, en particulier l’ensemble des membres du Bureau et du Conseil d’Administration, que par l’équipe des salariés. Il  faut aussi garder à l’esprit son rôle au sein de l’Union des Déportés d’Auschwitz, où il occupait les fonctions de vice-Président.

C’est au camp de Bobrek qu’il rencontre la jeune Simone Jacob, qui deviendra plus tard Simone Veil, et dont il va devenir l’ami le plus fidèle. Avec le recul, il n’est guère étonnant que Simone Veil, qui s’y connaissait en valeur véritable des hommes et des femmes, ait tout de suite perçu les qualités humaines hors du commun de Paul Schaffer, et lui ait accordé son amitié pour toute la vie, par-delà les parcours de chacun. 

Paul était aussi un sioniste assumé, avec un attachement indéfectible à l’Etat d’Israël. Dès après la guerre, il avait milité dans des organisations de jeunesse et avait ainsi pu participer au dernier Congrès Sioniste avant la création de l’Etat d’Israël, à Bale en 1946. En la matière, la figure, méconnue à ses yeux, du Général Michel Darmon constituait un exemple. Il avait aussi une prédilection pour la langue hébraïque. Jusqu’à ces derniers mois, il prenait un plaisir non dissimulé à poursuivre ses cours d’hébreu et il lui est arrivé d’écrire de petits poèmes dans cette langue sacrée pour lui.

 

Paul Schaffer avait en lui une force de vie peu commune, comme l’ont souvent les Survivants qui ont traversé l’enfer d’Auschwitz-Birkenau. Il avait aussi une vision à la fois très lucide des faiblesses de la condition humaine, mais aussi très positive de l’existence sur cette terre. Sans doute est-ce lié à son attachement viscéral au judaïsme et aux valeurs juives. Un des petits bonheurs de sa vie était d’avoir pu conserver sa paire de Tefilines (phylactères), reçue pour sa Bar-Mitsva à Vienne. C’est cet attachement, sincère et profond, qui conduisait, en toute discrétion, le Grand Rabbin Haïm Korsia à se rendre à son domicile, la veille de Yom Kippour, lorsque la maladie empêchait Paul de rejoindre sa place à la synagogue de la rue de la Victoire,  afin de lui permettre d’entendre, malgré tout, la sonnerie du Shofar.

Mais malgré tout son courage et son énergie, il y a eu une épreuve insurmontable pour Paul. C’est la disparition de l’amour de sa vie, sa Jackie bien-aimée, malheureusement décédée en juin dernier. Paul n’a pas voulu rester trop longtemps séparé d’elle.

Toutes nos sincères condoléances à sa famille, en particulier à sa chère fille Anick, à son gendre et à son petit-fils. 

Que son souvenir soit une bénédiction pour tous.

 

Philippe Allouche, Directeur Général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah