Blog du Crif - “Une autre idée du monde” avec Bernard-Henri Lévy, par Michaël de Saint Cheron

21 June 2021 | 139 vue(s)
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Actualité
"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Gil Taïeb's picture
Nous sommes debout
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03 April 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

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Opinion
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Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 October 2018
Catégorie : France, Opinion

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Parallèlement à son dernier livre «  (Grasset), voici que Bernard-Henri Lévy sort son film Une autre idée du monde, réalisé avec Marc Roussel et produit par Kristina Larsen. Le film est né de ses reportages réalisés depuis quatre ans, pour Paris-Match, grâce à son regretté directeur, Olivier Royant. Et Bernard partit presque partout, où une tragédie humaine s’est produite, c’est-à-dire partout où lui et son équipe ont pu se rendre. Ce qui exclut la Chine en particulier et la tragédie des Ouïghours et quelques autres zones trop dangereuses ou surtout interdites comme Myanmar (ancienne Birmanie). Chaque image ou presque rend ce film déchirant, et souvent terrifiant par les récits et les témoignages qu’il véhicule. Bernard-Henri Lévy, Marc Roussel, Gilles Hertzog, son compagnon de toujours ou presque, et leur équipe, ont ainsi été en Erythrée, en Bosnie, en Afghanistan, mais plus encore au Nigeria, à la recherche des chrétiens persécutés, au pays des Kurdes, à la rencontre de ce peuple haï des Turcs, des Irakiens, des Syriens, en Ukraine, à Mogadiscio, au Bangladesh, où, infatigable, Bernard (né en 1948) retourne depuis ses 20 ans, c’est-à-dire depuis son engagement primordial pour cette terre qu’il a élue en 1971, après un certain appel de Malraux, et enfin son retour en Europe, sur l’île de Lesbos, à la rencontre des réfugiés, qui y vivent dans des conditions abjectes, qui font honte aux Grecs, à l’Union Européenne, à l’Européen, à la démocratie, privés d’espoir qu’ils sont, ces migrants, de soins, d’eau, avec un taux terrible de suicides de jeunes.

Beaucoup de personnes ne se gênent pas pour critiquer BHL sur beaucoup de point de sa personnalité, notamment son égotisme, comme pas mal d’écrivains sans doute, mais depuis Les Indes rouges, quel écrivain de sa génération, hormis son aîné Régis Debray, aura tant pris de risques réels à parcourir le monde des conflits, des génocides, des catastrophes humanitaires ? Il cite beaucoup ses pairs et ses phares, Byron, notre cher Malraux, que nous avons en commun depuis son appel pour le Bangladesh en 1971, pour lui, mon aîné, et pour moi, depuis son voyage de la reconnaissance en Inde et au Bangladesh en avril 1973. Mais Bernard-Henri Lévy n’oublie pas non plus Rimbaud et beaucoup d’autres grands écrivains engagés ou grands témoins, jusqu’à Roger Stéphane, qui fut l’un des témoins majeurs et compagnons de Malraux dans la Résistance. Mais un autre écrivain, mort il y a juste cinq ans, auréolé de son prix Nobel de la paix de 1986, je veux dire Elie Wiesel, avait ouvert la voie. Lui, le rescapé d’Auschwitz-Birkenau et de Buchenwald, avait ouvert la voie pour les grandes causes humanitaires de son époque, le Vietnam, le Biafra, l’Apartheid en Afrique du sud, mais aussi la Bosnie, Sarajevo, allant au camp de Banja Luka. Il avait été l’un des premiers témoins de la Shoah, au nom de la mémoire du pire de ce que l’homme peut faire à l’homme, à avoir arpenté les terres de tragédies. C’est même à la frontière du Cambodge, il me souvient, que Wiesel et B-H Lévy se sont rencontrés la toute première fois. Voici d’ailleurs ce que Bernard en disait, au moment de la mort de notre ami commun, en juillet 2016, au Point :

« C'est là, d'ailleurs, que je l'ai vu pour la première fois. À la frontière du Cambodge qui sortait d'un génocide. Il avait une conviction inébranlable : l'exception n'exclut pas, elle oblige ; le souvenir de la Shoah ne ferme pas, il ouvre ; ne pas céder sur la Shoah n'avait, pour lui, qu'un sens – nous rendre attentifs au toujours possible retour de l'horreur. C'était, en tous les sens possibles, un grand Juif. » J’aime à me souvenir de cette rencontre en ce 5ème anniversaire de la disparition de l’auteur de La nuit. Bernard-Henri Lévy ne le mentionne pas, ou juste en passant, dans ce livre si poignant Sur la route des hommes sans nom…

Quand on interroge Bernard-Henri Lévy sur l’importance des visages dans son film, il explique qu’il est « à la fois le point d’affleurement de toute la misère, de la splendeur, de l’horreur, de la gloire de la condition humaine.  Le visage est ma pierre de Rosette, car c’est là que le monde se donne à voir dans sa déréliction et sa nudité. Nous avons tourné des heures et des heures de visage parce que je  savais qu’à un moment il y aurait un regard bien plus riche, sensible, éloquent que n’importe quel discours. […] Que ce soit en Somalie, au Kurdistan ou encore là, en Afghanistan, ce qui m’intéresse c’est l’existence, la résistance, le surgissement et, encore une fois, le visage de ceux qui refusent que l’islamisme radical dicte sa loi à eux, au reste de l’Islam et au monde. »

Qui oubliera le visage et les paroles suffoquées de cette chrétienne, Jumai Victor, « très belle », au corps altier malgré son bras tranché à la machette après qu’elle assista à la tuerie de ses quatre enfants ? «…on dirait qu’elle a perdu son visage en même temps que son bras. C’est la voix de son chef de village, quand il traduit, qui s’étrangle. » Même Bernard-Henri Lévy manque de mots pour dire cette tragédie « dans le nu de la vie », pour emprunter son titre à Jean Hatzfeld, un frère des massacrés du Rwanda. Et Bernard, en voix off, de nous apprendre que Jumai Victor a finalement été assassinée à son tour.

Et dans toute cette tragédie sans fin, dans toutes ces tragédies, traversées par Bernard-Henri Lévy, cet écrivain intranquille, comme poursuivi par le malheur des autres, on ne dira pas qu’il n’a pas risqué, à certains moments, sa propre vie… Mais il n’en a cure… Et c’est aussi là son honneur, de rendre un visage et une voix à ceux qui n’en ont plus… pour qu’ils puissent peut-être un jour les recouvrer.

 

Michaël de Saint Cheron

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