Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

ADIEU SHIMON

29 Septembre 2016 | 10 vue(s)
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Actualité

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Je me permets de dire « mon ami » car, si je l'ai rencontré à de nombreuses occasions, notamment dans le cadre de mes fonctions au CRIF, je garde surtout le souvenir des semaines passées ensemble pour l'écriture de notre livre « Un temps pour la guerre, un temps pour la paix », paru chez Robert Laffont en 2003.

Shimon Peres était véritablement obsédé par l'avenir du peuple juif et d'Israël et par la paix.

En conclusion de notre livre écrit sur la base d'entretiens réalisés à Tel Aviv, il exprimait sa vision des choses : « Conserver et développer le patrimoine ancestral du judaïsme, devenir un État en pointe dans les domaines scientifique et médical, réaliser la paix avec les Palestiniens en particulier et tous ses voisins en général, , tels doivent être les défis qu'Israël aura à relever demain.

Ensemble, Israéliens et Arabes, avec l'aide du monde entier, nous devons expurger le sel de l'eau, le désert de la terre et la haine de l'homme. C'est seulement ainsi que nous créerons, pour nos enfants et les générations à venir, un nouveau Proche-Orient. Les prophètes y sont nés. Il ne faut pas que leurs prophéties tombent dans l'oubli. Le message des prophètes était un message de paix et de justice sociale, d'une foi enthousiaste envers les êtres humains, car chacun de nous est créé à l'image de Dieu. C'est le message de la création d'une société plus juste où il n'y a ni oppresseurs, ni opprimés, ni privilégiés, ni défavorisés. Nos ancêtres avaient une vision de l'homme. Il nous appartient de la réaliser. C'est ce que je crois. »

Né le 2 août 1923 à Wisniew, alors en Pologne, il s'appelait Szymon Perski. Il a onze ans, en 1934, quand sa famille décide de s'installer à Tel Aviv. C'est là, puis au kibboutz de Ben Shemen, qu'il deviendra Shimon Peres.

Shimon Peres était un passionné de science. Bien que je sois moi-même de formation scientifique, c'est lui qui m'a fait découvrir, en 2003, un mot dont j'ignorais l'existence : nanotechnologie. Il aimait me dire : « La science est l'avenir de l'homme » et affirmait que la nanotechnologie est une aventure extraordinaire, un développement prodigieux qui couvre aussi bien la biologie, la physique, la chimie et l'électronique que tous les domaines de l'activité scientifique humaine.

Un souvenir personnel me revient : c'était à l'ambassade israélienne à Paris lors d'une réception privée donnée en son honneur. Rika Zaraï s'est mise à chanter l'un de ces vieux airs pionniers d'Israël. Les invités ont repris en chœur et, à mon grand étonnement, Shimon Peres s'est mis au piano pour nous accompagner !

Lors de son élection à la présidence de l'État, en 2007, il eut la gentillesse de m'adresser un petit message : « L'honneur véritable c'est le service du peuple, c'est servir de héraut pour tout ce qui nous réunit. Notre pays doit être à la hauteur des dangers auxquels il fait face, et le peuple doit avoir confiance en soi pour pouvoir produire des résultats. »

Père fondateur d'Israël, Shimon Peres, mon ami Shimon, était un Grand.

Adieu Shimon.