Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Henry Bulawko : Hommage à un Mensch, un passeur au sortir d’Auschwitz, par Nourit Masson-Sékiné

22 Juillet 2020 | 213 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Pages

Henry Bulawko : Hommage à un Mensch, un passeur au sortir d’Auschwitz, par Nourit Masson-Sékiné (*)

 

Dans ce livret, écrit à partir d’une interview réalisée en 1994, Henry Bulawko parle de la vie, certes, mais surtout de la mort. Il revient avec émotion sur son expérience concentrationnaire. 

Fils du rabbin Zalmen Bulawko, il  est né le 25 novembre 1918 à Lida, alors en Lituanie. En 1925, sa famille décide de rejoindre la France. Henry aura deux frères et trois sœurs. 

En 1942, c’est le drame. Jeune résistant juif de 24 ans, Henry Bulawko est arrêté le 19 novembre par un policier français du côté du Père Lachaise. C’est le début de l’horreur. Beaune-la-Rolande, Drancy puis Auschwitz par le convoi n°57.

Sous la férule des S.S. et des kapos, il va côtoyer la mort au quotidien. Une mort qui, à force, devient banale. Ramasser des cadavres par quatre, cinq, six voire sept à l’aide de brouettes, devient une habitude.

Dans cette interview entrecoupée d’interruptions régulières dues à l’émotion bien compréhensible de Bulawko, des mots terribles : « Je crois que la Mort dans le contexte du camp d’extermination, si logique dans le système nazi, si planifiée, scientifiquement, et si rigoureusement organisée-soutenue bien entendu par le sadisme de ceux qui nous gardaient et nous torturaient, des kapos qui tuaient parce que c’est la règle et qui s’y prêtaient si volontiers-résulte directement de son omniprésence, à tel point qu’lle ne comptait pour personne…Seule la réalisation du plan mortifère global comptait ».

En janvier 1945, à l’approche de l’Armée rouge, Henry Bulawko est forcé à participer à la terrible « Marche de la Mort » vers l’Allemagne. Il réussit à s’échapper à Blechhammer et se réfugie dans la forêt jusqu’à l’arrivée salvatrice des troupes soviétiques ? Le 10 mai 1945, il se retrouve à Paris, enfin libre.
Au sortir des camps de la mort, Henry Bulawko va peu à peu se reconstruire. Il sera journaliste, écrivain, historien, pédagogue, rencontrera des enfants dans des établissements scolaires pour raconter son odyssée et celle de son peuple meurtri. Il avait milité au sein de l’Hachomer Hatzaïr et du Comité de la Rue Amelot. Il présidera l’Union des Déportés d’Auschwitz et participera à la création de l’Amicale des Ancien Déportés Juifs de France.

En 1954, il crée, avec quelques amis, le Cercle Bernard Lazare. Plus tard, il sera l’un des vice-présidents du CRIF, animant notamment la Commission du Souvenir. Tout au long des années, Henry Bulawko se donnera pour mission de défendre et protéger le yiddish, langue de son enfance.

Il retournera plusieurs fois à Auschwitz, sur les lieux de souffrance du peuple juif, la dernière fois en compagnie de Jacques Chirac le 27 janvier 2005.

Henri Bulawko a quitté ce monde le 27 novembre 2011. Il avait 93 ans.

Cet émouvant livret est abondamment illustré par des photographies et des reproductions de peintures. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*). Éditions Origine. Préface de Jean-Michel Rosenfeld. Mai 2020. 68 pages. 15 €.