Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les médecins d’Auschwitz, par Bruno Halioua

07 Décembre 2022 | 297 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

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Les médecins d’Auschwitz, par Bruno Halioua (*)

 

Terrifiant ! Épouvantable ! La lecture de cet ouvrage de Bruno Halioua est véritablement éprouvante. On croyait tout savoir, tout avoir lu sur la Shoah et voilà que nous découvrons une autre facette de cette période maudite : l’attitude et l’action des médecins, nazis d’une part, juifs d’autre part, dans le camp de la mort. Les références très nombreuses et les notes abondantes montrent que l’auteur s’est documenté à toutes les sources pour nous livrer ce témoignage irremplaçable. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’est trouvé un temps où des médecins allemands, froidement et par admiration pour Hitler, ont rompu le serment d’Hippocrate. À l’été 1941, « les médecins SS dont le rôle était jusqu’alors cantonné à la surveillance sanitaire et hygiénique des installations du camp, deviennent des pivots de l’action d’extermination. Ils sont désormais chargés de sélectionner les déportés destinés à être tués et de choisir la méthode de mise à mort ». C’est le 28 juillet 1941 que tout se décide avec la commission médicale diligentée  par Himmler qui se rend à Auschwitz pour répertorier les déportés à éliminer. L’Action T4 va permettre l’exécution de quelque 80 000 handicapés et malades psychiatriques. L’euthanasie devient la norme. Tout en tentant de donner à cette infâme opération des apparences rassurantes. Mais les déportés ne sont pas dupes. Ainsi, une femme qui ne veut pas se séparer de sa fille, se met à mordre un SS et à lui griffer le visage. De rage, l’ignoble Josef Mengele qui assiste à la scène, tue froidement la femme et la fillette et crie : « Balayez-moi cette merde ! ».

Le même Mengele, connu pour ses expériences sur les jumeaux, qui, en octobre 1944, utilise une barre qui mesure la taille des enfants et envoie à la mort ceux qui ont le malheur d’être au-dessous du seuil imposé.

En mai 1943, Mengele, affecté au camp des Tsiganes où le typhus est endémique, se lance dans une folle entreprise de castrations et d’ablations d’ovaires.

Autre de type d’attitude horrible : ce médecin nazi qui ampute un déporté de ses testicules et confectionne une blague à tabac avec les organes du malheureux.

Quand le camp sera pratiquement vidé de ses occupants, le cynique Mengele aura ces mots : « C’est dommage. Ce camp des Tsiganes était bien romantique ! ».

Les sélections sont, entre autres, destinées à alléger la charge de fonctionnement du camp. Les déportés redoutent le Blocksperre, qui impose la consigne dans les blocks, préambule à la sélection éliminatoire.

On comprend dès lors que la règle du « chacun pour soi » se répande parmi les déportés. Malgré une forme de solidarité qui perdure, chacun voit midi à sa porte. « Le plus grand crime commis par les nazis envers les détenus, n’a peut-être pas été l’extermination dans les chambres à gaz, mais les efforts tentés-et souvent réussis-pour les modeler à leur image ».

Contraints de collaborer, les médecins juifs déportés, à l’instar de Robert Waitz, d’Ella Klein, de Michel Schekter  ou d’Otto Wolken, feront tout pour résister : faux diagnostics, rapports mensongers…Mais ce ne sera pas chose facile et le sentiment de culpabilité qui les habitera sera vivace. « Les médecins déportés ont été confrontés à la pire des situations : devoir participer aux meurtres d’hommes et de femmes. Un des aspects les plus abjects de la médecine pratiquée par les SS est l’implication des médecins déportés dans leurs crimes.

Un cas terrifiant est celui du docteur Jan Weiss qui participera à une injection mortelle faite à son propre père !

Une annexe très intéressante de l’ouvrage intitulée « Ce qu’ils sont devenus » permet de suivre le parcours des dignitaires nazis, des médecins et infirmiers SS et des médecins déportés après la Guerre. On reste confondu devant la clémence dont auront in fine bénéficié certains monstres. Un travail tout simplement remarquable !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Perrin. Avril 2022. Préface de Claude Quétel. 448 pages. 24 €.