Blog du Crif/Cinéma - Avi Nesher, histoires d’Israël

25 October 2018 | 341 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Stéphanie Dassa's picture
Hommage à Claude Hampel
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14 November 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Par Chloé Blum

Invité's picture
Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 October 2018
Catégorie : France, Opinion

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A écouter en lisant cet article : https://www.youtube.com/watch?v=5OacxEzrXWE

« Et là, au milieu du désert, j’ai fait une rencontre qui allait changer ma vie »*

J’ai 12 ans, c’est un vendredi soir. Comme souvent, mes parents ont loué un DVD de la boutique Vidéo Futur qui fait l’angle de la rue dans laquelle nous habitons.

Installée confortablement entre eux, je découvre pour la première fois les images du film qui va tout changer : Au bout du monde à gauche (Sof Haolam Smola). A l’époque, je ne connais d’Israël que le drapeau, représenté sur un livre que nous avons à la maison. Mais ce soir-là, grâce à Avi Nesher, j’en apprends assez pour avoir envie d’aller y passer toute ma vie.

Au bout du monde à gauche se déroule dans une petite ville du Néguev israélien, dans l’une de ces villes de l’intérieur qu’il fallait peupler en priorité après la création de l’Etat. Les familles juives du monde entier arrivées en Israël dans les années 1960 y étaient alors envoyées et installées dans des bâtiments tous foncièrement similaires. Différentes communautés juives devaient apprendre à s’apprivoiser pour vivre ensemble. Nicole, campée par la remarquable Netta Garti, une jeune fille marocaine dont la famille est installée dans le désert depuis des années, rencontre Sarah, une belle indienne fraichement débarquée de Bombay. Les deux jeunes filles dépassent rapidement leurs différences et nouent bientôt une amitié aussi pure que sincère. Ensemble, elles traversent leurs années d’adolescence, se confrontant tantôt à l’immensité du désert, tantôt à l’atmosphère de minuscule village qui s’est instaurée au sein des communautés.

Frappée par la beauté du film, j’ai demandé à le re-louer des dizaines de fois et, finalement, j’ai fini par le connaître par cœur. L’année d’après, mon frère m’a fait la surprise de me l’offrir en DVD, me précisant que l’entreprise n’avait pas été aisée, le film n’étant à l’époque plus distribué en France.

Aujourd’hui encore, où que j’aille, j’emporte le DVD avec moi, même si mon ordinateur n’est pas équipé de lecteur. On ne sait jamais.

Mes premiers mots d’hébreu, je les ai appris en recopiant minutieusement en phonétique tout ce que j’entendais dans le film. « Mechoreh ? Ha, c’est un poète qui écrit des chansons pour la radio ? » s’enquit une voisine auprès de Nicole. « Non, pas du tout, c’est un poète qui écrit des livres » répond celle-ci. Mechoreh : poète.

L’hébreu, la lumière si particulière de l’aube israélienne, les chants, les cris, les panneaux indiquant les directions sur les routes du Sud, les portes marronnées des appartements : tout ce qui fait battre mon cœur plus fort vient de ce film.

Avi Nesher a ainsi pris une place majeure dans ma vie et c’est avec empressement que je me suis rendue à toutes les projections de ses films proposées en France. J’en suis toujours sortie avec la même émotion.

C’est donc naturellement que je suis allée, dimanche dernier, découvrir le film The Matchmaker, présenté au Majestic Passy dans le cadre du festival « Regards Croisés ».

A nouveau, Avi Nesher dresse un portrait de cet Israël qu’il aime tant, celui post-pionniers, de la fin des années 1960.

Loin des communautés peuplant le désert, nous voici désormais à Haïfa, dans le nord du pays. Tout au long du film, le spectateur accompagne Yankele, un marieur professionnel, qui trouve aux cœurs solitaires « ce dont ils ont besoin, plus que ce qu’ils voudraient », et Arik, un jeune homme qui se met progressivement à travailler pour Yankele.

Mais, en réalité, ce film, comme Au bout du monde à gauche, est l’espace des petites histoires qui se confrontent à la grande.

Histoires, sipourim en hébreu, un mot cher à Avi Nesher dont les personnages écrivent, gribouillent, dessinent, inventent et auxquels ils donnent souvent des ambitions littéraires importantes.

The Matchmaker place en filagramme le poids incommensurable de la Shoah, comme un nuage qui plane au-dessus du pays et que jamais le vent ne chasse. Avi Nesher écrit avec tendresse et pudeur l’histoire d’hommes et de femmes que la vie ou le hasard ont menés à Haïfa et qui construisent, à leur manière, un Etat tout entier.

Avi Nesher n’est pas un réalisateur israélien comme les autres. En cela qu’il ne fait pas de film politique mais des films israéliens. Sur la beauté d’une rue, la couleur des arbres, la chaleur et la moiteur, sur l’hébreu et ses accents, les histoires des uns et la vie des autres, sur une société toute entière.

Avi Nesher, dans chacun de ses films, nous entraine dans un espace que nous ne connaitrons plus, celui de l’Israël passé, que tant de gens regrettent aujourd’hui. Une nostalgie heureuse qui peut serrer un cœur jusqu’au bout du monde.

*Citation extraite du film Au bout du monde à gauche, réalisé par Avi Nesher

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3 films d'Avi Nesher à ne rater sous aucun prétexte :

Dizengoff 99 (1979)

Au bout du monde à gauche, avec Netta Garti, Liraz Charhi, Aure Atika, Jean Benguigui (2004)

The Matchmaker, avec Adir Miller, Maya Dagan, Tuval Shafir (2010)

 

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