Blog du Crif/France - Les Gilets Jaunes devraient servir de réveil pour l'antisémitisme en France

10 April 2019 | 308 vue(s)
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France

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous à travers ces chroniques culinaires !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaëla ! Sur ce blog, Raphaëla vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Les Occidentaux restent prudents quant à la désescalade russe.

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Antisémitisme

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Il est des livres, comme une sève puissante, comme un volcan en éruption, comme le monde à portée de la main, comme la vie, qui remue de l’intérieur, qui secoue de l’intérieur et qui donne majestueusement à donner. Il est des livres que l'on veut lire et que l'on doit lire absolument.

 

Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

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Nous assistons depuis le 17 novembre au déferlement du mouvement des gilets jaunes, entraînant le pays dans une vague de violence devenue incontrôlable. Tout commence par un mouvement de protestation populaire, engageant les populations ‘périphériques’ face à une capitale, dite, déconnectée, contre l'augmentation des taxes sur le carburant et plus globalement contre l’augmentation du coût de la vie, devenu, pour beaucoup, synonyme de précarité.

Ce qui a débuté depuis maintenant 18 semaines comme simple mouvement social contestataire cautionné et majoritairement soutenu, a rapidement dégénéré en règlement de compte élitiste, alimenté par des fractures sociales jusque là maintenues invisibles. Dès la seconde manifestation, les théories conspirationnistes et antisémites ont rapidement émergées. Facilité, banalité, ce n'est malheureusement pas un phénomène nouveau en France, et si les gilets jaunes ne sont pas responsables à proprement parlé de cette haine latente et profonde, ils sont un catalyseur malgré eux de cet antisémitisme dormant et réprimé. Il s'agit là d'une tendance idéologique dangereuse, que nous avons déjà constaté par le passé, aussi loin que l'affaire Dreyfus et qui se réveille, historiquement, chaque fois qu'un "mal" se produit dans la société. Le Juif, ce fameux coupable né, bourreau idéal à blâmer.

"En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs."

Le mois dernier, la communauté juive de France a connu trois étapes majeures et notables.

Une première phase de déferlement antisémite et une escalade importante d’agressions diverses menées contre la communauté juive. L'attaque verbale, choquante et symbolique du philosophe juif Alain Finkielkraut, la profanation de l’arbre planté à la mémoire du jeune Juif tué Ilan Halimi, suivi de la profanation du cimetière juif de Strasbourg. Ou encore une croix gammée grimant d’ignominie le portrait de Simone Veil ainsi que la vitrine de Bagelstein vandalisée par un graffiti ‘Juden’ efficacement transformé en ‘Guten Tag’ par l’équipe du restaurant. Enfin, le président Emmanuel Macron, lui-même, accusé de "collaboration" avec les juifs et associé à la banque Rothschild.

Une deuxième phase directement liée à la première, a pris lieu lorsque nous avons assisté à l'une des plus grandes manifestations pro-juives de l'histoire de France, attirant des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour soutenir la communauté juive - selon les médias, il y avait plus de 20 000 manifestants, simplement à Paris. Cette manifestation a souligné l'unité de notre communauté, où des familles entières sont venues défendre leurs droits, y compris les enfants, leurs parents et leurs grands-parents mais aussi la dignité Républicaine à laquelle les Français sont profondément attachée.

Une troisième phase enfin, la grande percée, quand le président Macron s'est engagé à adopter, en direct, à l’occasion du dîner annuel du CRIF, la définition de l'antisémitisme de l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), marquant ainsi une rupture avec le statu quo et affirmant par la même occasion une reconnaissance de l'antisionisme comme antisémitisme moderne.

En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs. Mais nous avons aussi vu la force d'une communauté qui se bat pour ses droits et pour les valeurs françaises fondamentales, gages de liberté, d’égalité et de fraternité. Cette haine n'est pas nouvelle et nous ne devons pas être naïfs quant à son existence. Nous sommes confrontés chaque jour à des actes de xénophobie et de haine, impossible à minimiser, ni petits, ni grands, mais omniprésents. Quand des étudiants juifs cachent leur identité, ont à trouver des excuses pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas venir en classe un jour de fête, ce n'est plus une liberté émancipatrice mais une aliénation de la diversité.

Les juifs sont un thermomètre social et le mouvement des Gilets Jaune devrait servir de réveil, pas seulement à la communauté, mais à tous. Avec pour urgence, la nécessité de créer une société plus équilibrée dans sa diversité et plus tolérante dans son essence, en France, comme ailleurs. Mais il y a de l'espoir, car la conséquence positive de ce conflit social est la renaissance d'une communauté unie face à la haine absurde, plus que jamais fière de son héritage, défenseur du droit de vivre librement et fièrement son identité franco-juive. Et tant que cette unité existera, elle aura le pouvoir d’influencer  et d’affecter favorablement, l’environnement tout entier.

Shelly Wolkowic

 

Le WJC JDCorps, un programme phare du Congrès juif mondial, est un réseau de jeunes professionnels juifs agissant dans le domaine de la diplomatie et de la politique publique. Il regroupe quelques 300 personnes à travers plus de 50 pays. Les membres, connus sous le nom de "Jewish Diplomats" (JD), viennent d'un large éventail de milieux professionnels.