Blog du Crif - Hommage à Robert Castel, humoriste algérien, de El Gusto au Pataouete

17 December 2020 | 295 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Jean Pierre Allali's picture
ADIEU SHIMON
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29 September 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

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Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Et « Ouala », comme on disait là-bas. Il nous a quittés.

Il nous amusait. Il était un peu la mémoire « Pataouète », Robert Moyal, plus connu sous le nom de Robert Castel*.

« Pataouète », c’est quoi ? Ma foi, c’est une variante du français baragouiné de cette Algérie lorsqu’elle était française. C’est un idiome inventé, truffé de mots issus de l’arabe, de l’espagnol, de l’italien, du kabyle, de l’occitan, du corse et de bien d’autres, déformés par l'usage local.

Le Prince du calambour lourd parfois, mais plein de générosité, a rendu célèbre, avec ses deux complices de l’époque : Anne Berger et Lucette Sahuquet, la fameuse pièce La Famille Hernandez, composé de scènes de la vie quotidienne d’une famille de pieds-noirs.

Belle rencontre entre ces deux femmes, déjà sur les planches à Alger en 1957, et Robert Castel. Conquis par le jeu des deux actrices, il fit des pieds et des mains pour être intégré à leur équipe, qui pourtant au départ n’avait pas conçu de rôle pour lui. L’histoire retiendra la phrase de Lucette Sahuquet : « On va donner à Robert le rôle d’un bègue comme cela la pièce durera plus longtemps ».

Et c’est le succès immédiat qui va dépasser le cadre de l’Algérie française de l’époque, pour atteindre des sommets, avec des représentations à travers le monde entre 1957 et 1959. C’est avec sympathie, beaucoup d’humour et de dérision que l’on découvre ainsi la vie d’une famille pied noir de Bab-el-oued. Quartier truculent et populaire d’Alger, dans cette Algérie de l’après guerre, où les conflits religieux sont loin derrière et où le bon vivre ensemble est à la mode pour ne pas dire de rigueur.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, puisque Robert Castel épouse Lucette Sahuquet, pied noir comme lui, mais catholique. Elle mourra en 1987. Albert Camus ne disait-il pas en parlant de la famille Hernandez « Je reconnais mes fils et mes frères à ce rire d’amitié qui me prend devant eux ».

Bien que cantonnés dans les seconds rôles, on le verra dans de nombreuses comédies telles le Grand blond avec une chaussure noire ou Je suis timide mais je me soigne, s’aventurant aussi dans des projets moins burlesques à l’image de l’insoumis ou deux hommes dans la ville. Il fera aussi partie des Grosses têtes de Philippe Bouvard sur RTL.

Mais il n’oubliera jamais qu’il commença sa carrière comme musicien, à l’image de son père, Elie Moyal, plus connu sous le pseudonyme Lili Labassi, chantre du répertoire des musiques andalouse de l’Algérie. D’ailleurs il ne reprendra le violon de son père qu’à l’âge de 57 ans.

Pour ma part j’ai eu l’occasion de connaître et de rencontrer Robert Castel en 2012. Alors que j’étais président de l’association MORIAL, mémoire et traditions des juifs d’Algérie, nous avions décidé de faire un grand colloque, en collaboration avec le centre communautaire de Paris de la rue Lafayette, à  l’occasion des 50 ans de notre départ d’Algérie. Nous avions organisé, sur 4 jours, une série de conférences, films, débats, musique, que nous avions intitulé « 2 000 ans d’histoire juive en Algérie : 50 ans après ». Le point d’orgue clôturant cette grande manifestation était la diffusion du film El Gusto, en présence de la réalisatrice Safinez Bousbia et de Robert Castel.

El gusto, réalisé en 2012, c’était l’histoire d’un groupe de musiciens nés en Algérie, juifs et musulmans, séparés par l’Histoire depuis 50 ans et qui subitement, sous l’inspiration de Safinez Bousbia, se réunissaient à nouveau  en 2012 pour partager leur passion commune : la musique Chaabi.

El gusto rappelait cette musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d’Alger. Robert Castel et ses vieux camarades, juifs et musulmans, retrouvèrent, l’histoire d’un moment, cette belle amitié et cet amour commun qu’ils avaient eus pour ces mélodies qui avaient bercé leur jeunesse « là-bas » au sein du même orchestre.

Ce fut un moment fort et de fraternité pour moi et MORIAL ce jeudi 22 novembre 2012 lors de la projection de ce film El gusto, au milieu de ces gens qui se retrouvaient comme s’ils s’étaient vus la veille avec malheureusement beaucoup de cheveux blancs cette fois-ci.

Didier Nebot

 

* Né le 21 mai 1933 à Bab El Oued, Robert Moyal, de son vrai nom, s'était fait connaître avec la pièce de théâtre "La famille Hernandez", montée en 1957 avec les comédiennes Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga. Le comédien, humoriste et musicien Robert Castel est connu comme le père de l'humour "pied-noir".

 

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