Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Le patriotisme aujourd’hui

15 July 2021 | 50 vue(s)
Catégorie(s) :
France

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Jean Pierre Allali's picture
ADIEU SHIMON
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29 September 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

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14 juillet 1789. Le roi Louis XVI était rentré bredouille de la chasse et avait écrit « rien » sur son journal intime. A Paris la foule avait donné l’assaut à la vieille  citadelle de la Bastille, avait promené la tête du gouverneur au bout d’une pique et libéré en grande pompe les prisonniers: quatre faux-monnayeurs, un noble incestueux et deux malades mentaux. Cette  journée, une des plus célèbres de l’histoire du monde, fut suivie d’une avalanche de « fake news » comme on dirait aujourd’hui, pour décrire l’horreur d’une prison où, certes, les prisonniers étaient entrés  par l’arbitraire d’une lettre de cachet, mais qui était quasiment vide et bien moins terrible que d’autres.

Les historiens pensent que le choix du 14 juillet comme Journée Nationale, qui date de 1880,  s’arrimait plutôt à la fête de la Fédération du 14 juillet 1790, le moment le plus pacifique de la Révolution, mais la mémoire populaire privilégie les épisodes plus corsés et la prise de la Bastille a plus de panache qu’une cérémonie festive dont le consensus, s’est d’ailleurs révélé une très transitoire illusion. Et nous commémorons donc la journée mythique du 14 juillet 1789 où le peuple a conquis sa liberté.

C’est la journée du patriotisme. Mais qu’est-ce que le patriotisme aujourd’hui?

Qu’est-il devenu dans notre France privilégiée à l’abri de la guerre, en ces temps  de défis climatiques planétaires, de mondialisation des échanges, de faiblesse européenne et de déconstruction de l’histoire? Certains pensent que minimiser les antagonismes et faire confiance en la volonté de paix des peuples permet de ranger la patrie au rang des accessoires obsolètes et dangereux.

Je crois qu’ils ont tort.

Le patriotisme, écrit  François Xavier Bellamy, homme de droite, ce n’est pas d’affirmer la supériorité de son héritage sur celui des autres, mais se baser sur cet héritage pour comprendre le monde. Sa définition fait écho à celle de Renan qui écrivait que la nation était un principe spirituel, mais aussi à Romain Gary, pour qui le patriotisme c’est l’amour des siens, alors que le nationalisme, c’est la haine des autres.

Certes… mais cela suffit-il ?

Pour éviter les dérives nationalistes le philosophe allemand Jurgen Habermas  a proposé que le ciment collectif se fonde sur un « patriotisme constitutionnel » où le citoyen s’identifie à l’Etat démocratique plutôt qu’à la nation. Il avait bien sûr en tête l’histoire de son pays où Ein Reich, Ein Volk conduisait à Ein Fuhrer. Le même principe constitutionnel a été adopté dans la charte canadienne avec l’idée que le patriotisme se superposerait ainsi harmonieusement au nationalisme québécois comme une matriochka englobe des poupées russes plus petites.

Encore faut-il qu’ on donne de la substance à la poupée englobante et qu’on ne lâche pas la bride à un multiculturalisme dans lequel tout se vaut. Le patriotisme d’aujourd’hui doit naviguer entre les deux écueils du nationalisme et du relativisme. En France, l’affirmation de  la laïcité et celle de la démocratie en sont les piliers sur lesquels on ne peut transiger. La défense de ces piliers repose sur l’armée à l’extérieur, la police à l’intérieur. Nous en avons besoin car ce patriotisme a des ennemis.

L’échec de l’opération Barkhane, concomitant au retrait américain de l’Afghanistan, soulève étonnamment  peu d’émotion, alors qu’il présage une reconfiguration géopolitique lourde de conséquences.

L’islamisme radical et les autocraties nationalistes, Chine, Russie, Iran, Turquie et d’autres, ont le vent en poupe alors que les citoyens des démocraties semblent partagés entre déni, résignation et tentation d’un nationalisme sans honneur et sans espoir.

Patriotisme et démocratie autorisent seuls l’attelage difficile de la transmission et de l’altérité. Les Juifs ont  toujours été au premier rang de cette recherche et Israël est un fer de lance de ce combat dans le monde. Rien n ‘est plus naturel que le lien entre l’attachement des Juifs envers Israël et leur patriotisme pour la France démocratique et laïque.

Mais il faut que la France reste bien laïque et démocratique…

Richard Prasquier

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