Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean Pierre Allali - Ce pays qui te ressemble, par Tobie Nathan

17 Octobre 2017 | 155 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Ce pays qui te ressemble, par Tobie Nathan*

Ethnopsychiatre, professeur de psychologie, Tobie Nathan, qui a également été diplomate, est passionné par l’histoire de l’Égypte, son pays natal. Dans ce très beau roman, il nous montre Le Caire, où il vit le jour en 1948, sous tous ses aspects à travers les aventures d’une bande de copains. Nous sommes en 1925. Maniant l’humour avec dextérité,, Tobie Nathan annonce la couleur d’entrée de jeu : « Les Égyptiens sont des cannibales ». Cannibales, car ils sont friands de fèves, les « fouls » et que les fèves, en y regardant de près, ressemblent à des fœtus.

C’est dans le quartier juif de la capitale égyptienne, et plus précisément dans la ruelle aux Juifs, « ‘Haret El Yahoud », que sa mère, Esther, épouse de l’aveugle Mordechaï Zohar,calculateur de génie, dit Motty, préparait ses délicieuses fèves à l’huile d’olive et aux œufs durs. Elle n’avait pas son pareil, aussi, pour préparer un bon café noir sur la kanaka, petite cafetière à longue queue. Sans oublier le thé, les dattes et la pâte d’abricot ou « astre de Dieu ».

Tobie Nathan croque, pour notre plus grand plaisir, une palette savoureuse de personnages d’un temps révolu. Voici l’oncle Élie le boiteux, épicier à Darb El Nasir tout près de la synagogue Haïm Capucci, la tante Tofa’ha, « la pomme » et la tante Maleka, femme de Poupy, Tayeba, en mal de progéniture ou encore le rabbin Mourad.  Emmenées par Khadouja, des sorcières musulmanes côtoient des guérisseuses juives.
En octobre 1925, à force d’incantations et de talismans et après un accouchement difficile,  Esther mettra au monde Zohar Zohar. L’enfant ne survivra que grâce au lait d’une nourrice arabe, Oum Jinane, fille d’imam et chanteuse de charme délurée et mère d’une petite Masreya. Et c’est ainsi que le petit Juif Zohar aura pour sœur de lait la petite Musulmane Masreya. Adultes, les deux « jumeaux » se retrouveront, amis puis amants et formeront une véritable bande avec le millionnaire sioniste Joe Di Reggio, fils du « baron du coton » et Abraham Cohen,  dit Nino, communiste convaincu qui se convertira à l’islam et deviendra Abou l’Harb, « le père de la guerre ».

L’ouvrage qui s’achève sur l’année 1952, permet parallèlement de redécouvrir l’histoire récente de l’Égypte : le roi Farouk, les retombées du conflit israélo-arabe, Nasser, Naguib, Sadate, Hassan el Banna et les Frères Musulmans, l’islamisme naissant…

Superbe !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions du Livre de Poche. Avril 2017. 574 pages. 8,30 €.

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