Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - L'ordre du jour, par Éric Vuillard

04 Avril 2018 | 153 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Pages

Le prix Goncourt 2017 ne paie pas de mine : c’est un petit livre par la taille. Mais quel souffle !

Nous sommes un lundi 20 février 1933 et vingt-quatre messieurs se pressent dans les salons du président de l’Assemblée.  Vingt-quatre chapeaux de feutre, qui, une fois ôtés, permettent de découvrir vingt-quatre crânes chauves ou des couronnes de cheveux blancs. Vingt-quatre messieurs de la haute, vingt-quatre sphinx, vingt-quatre lézards, qui vont, d’une certaine manière, décider du sort de l’Allemagne et du monde. Il y a là Gustav Krupp et 23 collègues, le « nirvana de l’industrie et de finance ». La réunion, organisée par Hjalmar Shacht, qui sera bientôt nommé directeur de la Reichsbank et ministre de l’économie de Hitler, promet d’être une réussite. Et voici qu’Hermann Goering, président du Reichstag, pénètre dans la salle. Il est suivi de peu par le chancelier lui-même, Adolf Hitler. Les élections du 5 mars approchent. Il s’agit, pour les nazis, d’asseoir leur pouvoir, d’éliminer notamment les communistes et les syndicats. Pour cela, messieurs les chefs d’entreprises, il faut du liquide. Alors, pas de discussion : « A la caisse ! ». Le premier à réagit est Gustav Krupp qui offre un million de marks. Les autres suivent. Krupp et Opel, Siemens, BASF, Bayer, Agfa, IG Farben, Allianz, Telefunken et les autres participeront à l’irrésistible ascension d’Adolf Hitler. « Ce sont les prêtres du Ptah. Et ils se tiennent là, impassibles, comme vingt-quatre machines à calculer aux portes de l’Enfer »

On connaît la suite. L’invasion de la Tchécoslovaquie et de l’Autriche, l’ouverture du camp de Dachau, la Guerre, les déportations, la Shoah : six millions de Juifs assassinés. L’ordre du jour du 20 février 1933 contenait en germe la plus grande tragédie de l’histoire du monde. Avec brio et dans une écriture exceptionnelle, Eric Vuillard, nous rappelle que la contribution des magnats de l’industrie allemande à la folie hitlérienne, aura hélas, été essentielle.

Un Goncourt hautement mérité.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Actes Sud. Mai 2017. 160 pages. 16 euros

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance