Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Un exil français. Un historien face à la Justice, par Georges Bensoussan

30 Mars 2022 | 143 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

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Actualité

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

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Opinion
Portrait de Marc Lévy
Blog du Crif - Une leçon de vie
|
17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

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Un exil français. Un historien face à la Justice, par Georges Bensoussan (*)

 

Historien réputé, Georges Bensoussan a longtemps été le responsable éditorial  du Mémorial de la Shoah. Son nouvel ouvrage est un véritable cri. Le cri d’un homme blessé qui considère qu’il a été injustement attaqué et qui veut se défendre, arguments imparables à l’appui. C’est le 10 octobre 2015, au cours de l’émission « Répliques » animée par Alain Finkielkraut, que les ennuis de Georges Bensoussan ont commencé. Son crime ? Avoir cité de manière inexacte les propos du sociologue Smaïn Laacher relatifs à l’antisémitisme que l’on constate au sein de certaines familles musulmanes.

Voici, rappelons-le, les propos de Laacher tenus devant la caméra du cinéaste producteur Georges Benayoun : « Cet antisémitisme, il est déjà déposé dans l’espace domestique et il est quasi naturellement déposé sur la langue, déposé dans la langue. Il est dans l’air qu’on respire. Des parents à leurs enfants…quand ils veulent les réprimander, il suffit de les traiter de Juifs. Bon, mais ça, toutes les familles arabes le savent ! C’est une hypocrisie monumentale que de ne pas voir que cet antisémitisme, il est d’abord domestique ». Comme Bensoussan, dans l’entretien à « Répliques » n’a pas de notes, il cite, certes imprudemment, de mémoire et dit que dans les familles musulmanes, on tête l’antisémitisme « avec le lait de la mère ».

C’est le tollé. On parle de racisme, on évoque l’essentialisme. Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) engage un « signalement ». Il est rejoint par la LDH (Ligue Française pour la Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen), le MRAP ( Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), SOS-Racisme, Touche Pas À Mon Pote et la LICRA ( Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme). La chasse à l’homme est lancée. Les tribunaux s’érigent. Comme le dit fort justement Jacques Julliard dans sa préface : « Le seul crime de Georges Bensoussan, c’est sa clairvoyance et son engagement. Il témoigne, tout au long de son œuvre, de deux qualités : la lucidité et le courage, qui dans l’action politique ne sont rien l’une sans l’autre, mais qu’il est si rare de rencontrer ensemble ».

La procédure judiciaire est ouverte en janvier 2017. Le procès va s’étaler sur trois ans, d’octobre 2016 à septembre 2019. Il se tient à la 17ème Chambre du Tribunal Correctionnel de Paris.

Un véritable marathon. En mars 2017, un jugement de relaxe en première instance est cassé. C’est l’appel en mars 2018. En mai 2018, la relaxe est confirmée. Il faut attendre encore seize mois pour que la Cour de Cassation rejette définitivement les recours introduits par trois des parties civiles sur les six initiales (La LICRA, notamment, s’est retirée).

L’ouvrage de Bensoussan est aussi l’occasion de rappeler ses combats aussi divers que légitimes : pour la mémoire de la Shoah, bien sûr, mais aussi pour dénoncer les Territoires perdus de la République, la tragédie souvent méconnue de l’exil des Juifs originaires du monde arabo-musulman ou encore l’histoire, parfois défigurée par certains, du sionisme qui a permis la renaissance, en 1948 d’un État juif sur les terres ancestrales du peuple juif.

Les meurtres ignobles de Sarah Halimi et de Samuel Paty sont souvent évoqués au fil des pages.

Le livre est aussi, pour son auteur, l’occasion de distinguer entre les amis fidèles de ceux qui le sont moins et de pointer du doigt ses ennemis irréductibles.

Les attendus du Tribunal sont proposés en annexe.

Le procès intenté à Georges Bensoussan s’apparente-t-il, comme certains ont pu le dire, à une nouvelle Affaire Dreyfus ? Le lecteur jugera.

À lire absolument et sans tarder.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Artilleur. Préface de Jacques Julliard. Septembre 2021. 382 pages. 20 €.