Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Un exil français. Un historien face à la Justice, par Georges Bensoussan

30 Mars 2022 | 143 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Actualité

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

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Un exil français. Un historien face à la Justice, par Georges Bensoussan (*)

 

Historien réputé, Georges Bensoussan a longtemps été le responsable éditorial  du Mémorial de la Shoah. Son nouvel ouvrage est un véritable cri. Le cri d’un homme blessé qui considère qu’il a été injustement attaqué et qui veut se défendre, arguments imparables à l’appui. C’est le 10 octobre 2015, au cours de l’émission « Répliques » animée par Alain Finkielkraut, que les ennuis de Georges Bensoussan ont commencé. Son crime ? Avoir cité de manière inexacte les propos du sociologue Smaïn Laacher relatifs à l’antisémitisme que l’on constate au sein de certaines familles musulmanes.

Voici, rappelons-le, les propos de Laacher tenus devant la caméra du cinéaste producteur Georges Benayoun : « Cet antisémitisme, il est déjà déposé dans l’espace domestique et il est quasi naturellement déposé sur la langue, déposé dans la langue. Il est dans l’air qu’on respire. Des parents à leurs enfants…quand ils veulent les réprimander, il suffit de les traiter de Juifs. Bon, mais ça, toutes les familles arabes le savent ! C’est une hypocrisie monumentale que de ne pas voir que cet antisémitisme, il est d’abord domestique ». Comme Bensoussan, dans l’entretien à « Répliques » n’a pas de notes, il cite, certes imprudemment, de mémoire et dit que dans les familles musulmanes, on tête l’antisémitisme « avec le lait de la mère ».

C’est le tollé. On parle de racisme, on évoque l’essentialisme. Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) engage un « signalement ». Il est rejoint par la LDH (Ligue Française pour la Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen), le MRAP ( Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), SOS-Racisme, Touche Pas À Mon Pote et la LICRA ( Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme). La chasse à l’homme est lancée. Les tribunaux s’érigent. Comme le dit fort justement Jacques Julliard dans sa préface : « Le seul crime de Georges Bensoussan, c’est sa clairvoyance et son engagement. Il témoigne, tout au long de son œuvre, de deux qualités : la lucidité et le courage, qui dans l’action politique ne sont rien l’une sans l’autre, mais qu’il est si rare de rencontrer ensemble ».

La procédure judiciaire est ouverte en janvier 2017. Le procès va s’étaler sur trois ans, d’octobre 2016 à septembre 2019. Il se tient à la 17ème Chambre du Tribunal Correctionnel de Paris.

Un véritable marathon. En mars 2017, un jugement de relaxe en première instance est cassé. C’est l’appel en mars 2018. En mai 2018, la relaxe est confirmée. Il faut attendre encore seize mois pour que la Cour de Cassation rejette définitivement les recours introduits par trois des parties civiles sur les six initiales (La LICRA, notamment, s’est retirée).

L’ouvrage de Bensoussan est aussi l’occasion de rappeler ses combats aussi divers que légitimes : pour la mémoire de la Shoah, bien sûr, mais aussi pour dénoncer les Territoires perdus de la République, la tragédie souvent méconnue de l’exil des Juifs originaires du monde arabo-musulman ou encore l’histoire, parfois défigurée par certains, du sionisme qui a permis la renaissance, en 1948 d’un État juif sur les terres ancestrales du peuple juif.

Les meurtres ignobles de Sarah Halimi et de Samuel Paty sont souvent évoqués au fil des pages.

Le livre est aussi, pour son auteur, l’occasion de distinguer entre les amis fidèles de ceux qui le sont moins et de pointer du doigt ses ennemis irréductibles.

Les attendus du Tribunal sont proposés en annexe.

Le procès intenté à Georges Bensoussan s’apparente-t-il, comme certains ont pu le dire, à une nouvelle Affaire Dreyfus ? Le lecteur jugera.

À lire absolument et sans tarder.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Artilleur. Préface de Jacques Julliard. Septembre 2021. 382 pages. 20 €.