Francis Kalifat

Ancien président

Edito - Affaire Sarah Halimi : une ordonnance sans surprise mais difficilement justifiable

15 July 2019 | 55 vue(s)
Catégorie(s) :
France

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Lundi 20 novembre, j'ai rencontré le Président français Emmanuel Macron à Paris, accompagné d'une délégation du Congrès Juif Européen (EJC).

La semaine dernière, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) proposait dans sa newsletter et sur ses réseaux sociaux un contenu qui a fait polémique.

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Actualité

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Editorial du 15 juillet 2019

Affaire Sarah Halimi : « une ordonnance sans surprise mais difficilement justifiable ! »

Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. 

Pour nous, cette ordonnance est sans surprise car, depuis le début de cette affaire, nous assistons à des atermoiements qui consistent à vouloir nous présenter cet assassin comme dément. Pourtant, sa mise en scène et sa personnalité nous indiquent que Sarah Halimi est une nouvelle victime du terrorisme islamiste.  Ce crime est antisémite car seule juive de son immeuble, elle a été choisie comme victime expiatoire.

Pourtant, si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable.

Un non-lieu pour l’assassin de Sarah Halimi aurait pour conséquence de rendre le cannabis seul responsable, et seul coupable.

La prise volontaire massive de cannabis, à l’origine de la bouffée délirante, viendrait exonérer de sa responsabilité l’assassin de Sarah Halimi, alors même que l'assassin est un délinquant multirécidiviste et un fumeur de cannabis avéré. Il n’a jamais été décelé chez lui le moindre antécédent psychiatrique.

Quelle est cette nouvelle règle qui rend inapte à un jugement un assassin sous l’emprise volontaire de la drogue alors qu’elle condamne avec une plus grande sévérité un automobiliste auteur d’un accident sous l’emprise de la même drogue ? De qui se moque-t-on ?

Il reviendra à la chambre de l’instruction, qui sera sans aucun doute saisie par le parquet et les parties civiles, de trancher cette incohérence en renvoyant l’assassin devant une cour d’assises, laissant ainsi le soin à un jury populaire d'arbitrer ce débat.

Francis Kalifat, Président du Crif