Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Proche-Orient : le Quai d'Orsay doit changer de logiciel !

08 December 2021 | 403 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

Pages

Actualité

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

Pages

Israël

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

Pages

Opinion

Pages

Le vote par la France à l'ONU il y a quelques jours d'une résolution ne retenant que le narratif arabe dans le conflit opposant Israël aux Palestiniens est une illustration supplémentaire d'une politique trop souvent à sens unique.

Je n'éprouve aucun plaisir à la critique de mon pays. Et je ne m'y résous depuis toujours qu'à contrecœur, uniquement lorsque se joue quelque chose des valeurs et de l'intérêt supérieur de la France.

Les valeurs d'abord. En joignant sa voix à celle de la majorité automatique qui condamne Israël à l'ONU, la France a bafoué la vérité historique. Elle renforce la dévalorisation et parfois le déni de l'histoire juive de la région. Elle accepte que la vérité ne soit que le résultat du rapport de force diplomatique. Insupportable lâcheté de couloir !

Pire, en participant de l'isolement diplomatique à l'ONU d'un pays démocratique, la France renforce l'idée que les totalitaires de tous pays se font des démocraties : des États faibles qui ne sont pas solidaires. On ne fait pas mieux pour abandonner dans le monde arabe, en Chine ou ailleurs, les militants des Droits de l'Homme à leur sort et les jeter dans les bras de leurs oppresseurs !

Mais surtout, ce qu'on appelle la "politique arabe" de la France est fondamentalement contraire aux intérêts du pays.

Il est temps d'en faire le bilan : qu'est ce que cette politique a rapporté à la France ? Rien ou bien peu de choses. En tirons nous un bénéfice quelconque comparé aux autres grandes démocraties ? Aucun. Les États-Unis ou le Royaume-Uni bénéficient de contrats plus généreux que la France dans le monde arabe tout affirmant un soutien régulier et assumé à Israël.

Sommes-nous mieux compris et respectés ?  Il suffit d'observer les manifestations d'hostilité à la France qui ont traversé le monde musulman suite aux caricatures de Charlie Hebdo pour comprendre qu'un vote à l'ONU ne va pas convaincre l'obscurantisme de pencher vers les Lumières...

N'y a t'il pas au contraire, à l'aune des accords d'Abraham, une place à prendre pour la France en favorisant l'émergence de nouveaux accords de normalisation entre Israël et le monde musulman? Être ambitieux pour la France dans le monde, c'est aussi penser que ce rôle de faiseur de paix n'est pas réservé aux États-Unis, pour peu que la France sache retrouver un discours équilibré.

Dans toutes les synagogues de France, les Juifs prient chaque samedi matin pour la République, avec au cœur de leurs prières, le voeu de grandeur que je partage ici : "Que la France jouisse d’une paix durable et conserve son rang glorieux au milieu des nations."

Je sais au fond de moi que la France serait plus forte et respectée dans le monde si elle retrouvait les mots et les actes pour se tenir aux côtés d'Israël, comme de toute autre démocratie, lorsque celui-ci est stigmatisé dans l'arène diplomatique.

C'est, j'en suis convaincu, les valeurs et l'intérêt de la France.

Yonathan Arfi, vice-Président du Crif