Francis Kalifat

Ancien président

Mon discours à l'occasion du 75ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie

19 Avril 2018 | 92 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Portrait de Dov Maimon
Paradoxes de la politique israëlienne
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09 Novembre 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
Le dialogue renoué
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29 Juillet 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

Un entretien entre Marc Knobel et Michaël de Saint Cheron, philosophe des religions.

Marc Knobel livre une analyse de l'opinion publique à l'égard de l'antisémitisme et d'autres sujets (avant et après les attentats de Janvier 2015).

Franck Guillory, journaliste, auteur et réalisateur de documentaires s'est rendu à Auswithz en Avril dernier, il nous raconte son expérience et ses souvenirs dans un article publié sur son blog.

Compte-rendu d'un magnifique livre de Benjamin Stora qui raconte son enfance juive à Constantine.

 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Pages

Actualité

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Pages

Mesdames et Messieurs Survivants du Ghetto et de la Shoah

Monsieur le Président du Mémorial de la Shoa

Madame l’ambassadrice d’Israël

Monsieur l’ambassadeur de Pologne

Messieurs les Grands Rabbins et les Rabbins

Père Vernet, représentant l’Archevêque de Paris

Mesdames et Messieurs les élus

Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations

Monsieur le président de la commission du souvenir du Crif

Mesdames et Messieurs

Chers amis,

Hasard du calendrier, cette commémoration survient, chacun le sait, dans un contexte particulièrement tendu lié au vote par le Parlement polonais d’une loi, visant à pénaliser l'acte d'imputer à la nation polonaise des crimes commis contre les Juifs, sur son territoire, durant la seconde guerre mondiale. 

Bien sûr, chacun devrait savoir que la Pologne a été victime des nazis, que son intelligentsia a été décimée, que des millions de Polonais non-Juifs sont morts pendant la guerre,  et que si les camps d’extermination se trouvaient en Pologne ils n’étaient nullement des camps « polonais », mais bien des camps nazis sur le territoire polonais.

Comment aussi ne pas rappeler les 6700 Polonais élevés au rang de Justes parmi les Nations, ils ont pris le risque de perdre leurs vies.

Cependant cette lumière ne saurait effacer une autre réalité : les  dénonciations, les assassinats, dont certains sont survenus une fois la guerre finie, les spoliations, beaucoup de spoliations, et aussi  l’indifférence, beaucoup d’indifférence.

Quelles que soient  nos divergences d’analyse, je salue Monsieur Mlynarski, Ambassadeur de Pologne en France, dont je veux prendre la présence ici comme un message d’espoir, comme je veux voir un signe d’apaisement dans la constitution de la commission Israélo-polonaise chargée du sujet.

La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes.

Il y a 75 ans la révolte du ghetto de Varsovie débutait, menée par des combattants qui avaient l’énergie du désespoir chevillée au corps.

Hasard du calendrier encore, voici 70 ans l’Etat d’Israël voyait le jour et le vieux rêve millénaire du retour à Sion qui berçait les Juifs depuis la destruction du second Temple devenait une réalité politique.

Pour chaque Juif à travers le monde, Israël demeure aujourd’hui, la garantie que ces heures tragiques qui ont vu l’extermination de 6 millions d’hommes, femmes, et enfants,  ne puissent plus se reproduire.

Ces deux événements distants de quelques années seulement resteront des épopées qui auront considérablement marqué le 20ème siècle.

La révolte du Ghetto de Varsovie a marqué un retournement de l’histoire. Comme l’a écrit  Marek Edelman: « L’important, ce n’est pas le nombre d’Allemands tombés sous les balles de l’Organisation juive de Combat, mais le tournant psychologique qu’implique l’évènement ».

Depuis l’enfermement des Juifs dans le Ghetto de Varsovie en octobre 1940, la faim, la promiscuité, la maladie, la peur, la défiance permanente ont constitué les tourments  quotidiens des habitants des ghettos.

Paradoxe de l’histoire, les décisions nazies prenaient effet un jour de fête juive. L’histoire du ghetto de Varsovie n’y échappe pas et illustre parfaitement cette alliance de sadisme et de terreur : c’est le jour de kippour, le 12 octobre 1940 qu’il a été crée et c’est le jour du premier seder de Pessah, le 19 avril 1943 qu’a débuté sa liquidation.

Le marquage par brassard, la constitution d’un Judenrat, le recensement de la population ont été les étapes préliminaires à l’enfermement total qui sera effectif dès le 15 novembre 1940 quand les 22 points d’entrée du ghetto seront fermés et gardés nuit et jour.

C’est le début de la fin des Juifs de Varsovie.

Il faut dire et répéter que le sort des Juifs dans les Ghettos n’a pas ému grand monde à l’époque. Les raisons prophylactiques clamées par les nazis ont contribué à creuser le fossé déjà profond avec les polonais.

Bientôt, même la force de rêver leur fut retirée : la faim torturait les corps et les esprits.

Cette parole-là, celle qui peut encore restituer le souvenir effroyable des conditions de vie, je la laisse aux témoins que nous avons l’immense chance de compter parmi nous et qui prendront la parole au cours de cette cérémonie.

Ils sont les derniers témoins de ce monde englouti, et les inlassables conteurs d’une histoire qu’on ne doit pas oublier.

Nous sommes aujourd’hui leurs témoins pour transmettre la mémoire, pour nous souvenir, et pour que le monde n’oublie pas.

Redonner un sens à cette vie qui se terminait dans une mortelle absurdité, tel était peut être aussi un des motifs de la révolte menée par l’Organisation juive de Combat. Devant la multiplication des assassinats et des déportations, et en ayant connaissance du traitement infligé aux Juifs du ghetto à Treblinka les membres de l’OJC ont unis leur force, avec celles de l’ensemble des mouvements de résistance présentes dans le ghetto dans un ultime combat.

Ce combat ils le savaient inégal et perdu d’avance. Il était un cri poussé dans l’odeur de la poudre et adressé au monde entier. Un dernier appel auquel personne n’a répondu.

Et c’est ce cri né et mort dans le silence des nations qu’il nous appartient transmettre.

Se souvenir pour rester vigilants.

Les temps ne sont plus les mêmes, le contexte politique a changé et pourtant la  haine antijuive tue à nouveau en France.

Ainsi, depuis l’an 2000, qui marqua le début d’une nouvelle vague d’actes antisémites, 12  Français Juifs ont été assassinés  en France au seul motif  d’être juifs depuis 2003.

De Sébastien Sellam à Ilan Halimi, de  l’école Ozar Ha Torah à l’Hyper Cacher de Sarah Halimi à Mireille Knoll l’actualité rappelle sans cesse à ceux qui voudraient parfois l’oublier qu’être juif, hier comme aujourd’hui, c’est malheureusement souvent être une cible.

L’antisémitisme a toujours su se réinventer et prendre des formes nouvelles : le terrorisme antisémite des djihadistes, l’antisémitisme politique de l’extrême-droite, l’antisémitisme antisioniste de l’extrême-gauche, l’antisémitisme religieux d’une partie du monde musulman jusque parfois dans nos quartiers.

Ce ne sont là que les principales variations actuelles d’une même rengaine plus ancienne

75 ans plus tard nous sommes là et nous nous souvenons.

C’est pourquoi, cette cérémonie, à laquelle nous tenons particulièrement, est toujours un moment qui nous redonne un peu de cette force. Quand l’échine ploie sous le poids d’une actualité sordide, nous devons retrouver le gout d’aller de l’avant, et quoi qu’il y ait devant.

La lutte des Combattants du Ghetto de Varsovie résonne particulièrement ici et maintenant. Ils se sont battus pour l’honneur des Juifs du Ghetto, ils ont combattus pour notre dignité.

Notre souvenir n'est pas que l'évocation d'une histoire qui fut, car "Un peuple qui oublie son passé", disait Churchill, "se condamne à le revivre".

Alors, c’est au cœur de la mémoire héroïque de ces glorieux combattants que nous devons puiser les forces nécessaires pour mener sans relâche et sans concessions ce combat.

Soyons fiers et montrons-nous dignes de l’héritage qu’ils nous ont laissé.

Que leur souvenir et leur sacrifice soit inscrit pour l’éternité dans la mémoire et dans l’histoire du peuple Juif.

Le Crif vous propose :

#VARSOVIE - LA COMMÉMORATION DU 75ÈME ANNIVERSAIRE DU SOULÈVEMENT DU GHETTO DE VARSOVIE S'EST TENUE HIER