Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Affaire Sarah Halimi : Le droit le plus élevé peut être l’injustice la plus profonde

22 Avril 2021 | 338 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

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Opinion

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"Summum jus, summa injuria" écrit Cicéron : le droit le plus élevé peut être l’injustice la plus profonde.

Je ne crie pas à l’antisémitisme quand je ne suis pas sûr qu’il soit en cause et je n’ai pas d’argument pour penser qu’il y a de l’antisémitisme dans le catastrophique arrêt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation. Un rassemblement est prévu dimanche prochain. Pourvu  que les Juifs ne s’y trouvent pas seuls car c’est la cohésion de la nation tout entière que l’impunité du meurtrier de Sara Halimi met à mal.

Cet arrêt clôt le dossier et une saisine de la CEDH serait vouée à l’échec. On ne juge pas les fous, même si en 2013 l’illuminé Stéphane Moitoiret qui avait assassiné un enfant fut condamné à 30 ans de réclusion quand la majorité des psychiatres déclaraient son discernement aboli. Il était aussi pris de folie, cet homme qui sous l’emprise de la drogue jeta son chien du 3e étage et fut condamné à 2 ans de prison ferme. Modifier la législation, le Président de la République l’a dit; ses commentaires sur le meurtre de Sarah Halimi ont été mal perçus par une partie du monde judiciaire, chatouilleuse de son indépendance et désireuse d’écarter les psychopathes de la prison.

Mais alors que le meurtrier de Sebastien Sellam était schizophrène, Kobili Traoré ne l’est pas. Le Dr Bensussan qui avait posé ce diagnostic a admis à la barre s’être trompé, mais ses paroles n’ont curieusement pas été enregistrées. Le préfet devra donc lever son hospitalisation sous contrainte et Traoré redeviendra le petit dealer qu’il a toujours été. Son palmarès de 22 condamnations va s’étoffer. On espère qu’il n’aura pas d’autre bouffée délirante aiguë, avec sa dangerosité reconnue s’il continue une consommation de cannabis qu’il n’a jamais envisagé d’arrêter.

Le discernement était-il aboli ou altéré au moment de l’acte ? Altéré, avait dit le Dr Zagury, ce qui permettait un procès. La juge d’instruction non satisfaite a spontanément, ce qui est très rare, demandé une autre expertise, laquelle a conclu, à tort donc, à l’abolition par délire schizophrénique. Une troisième expertise a considéré que la bouffée délirante n’était due qu’au cannabis mais concluait à l’abolition, avec cependant beaucoup de circonlocutions. Mais ce ne sont pas les experts qui décident, c’est la Chambre d’instruction et la Cour de Cassation entérine systématiquement cette décision, ce qu’elle n’est pas obligée de faire. Ici, elle a  innové: en déclarant qu’une personne dont l’abolition du discernement est due à la prise de stupéfiants reste pénalement irresponsable, elle risque de susciter des initiatives déplorables.

Les nuances laissent songeur: est-il totalement aboli, le discernement de celui qui enjambe de nuit la rambarde d’un balcon, reconnait une menorah, se rappelle que les Juifs sont des ennemis et proclame  que sa victime s’est suicidée? Discernement est un concept flou, la conscience est un monde intérieur fragmenté et on peut s’interroger sur la notion de libre arbitre. La brutale bouffée délirante aiguë, qu’elle soit exogène ou liée à une psychose est bien un bouleversement du discernement. Mais n’en est-il pas de même de l’individu qui, sous l’emprise d’un gourou ou d’une culture avec une grille de valeurs différente de la nôtre, commet des actes qui nous paraissent intolérables, comme tuer une soeur qui a déshonoré la famille, un handicapé mental ou un Juif comme déchets humains ou raciaux, un voisin qui l’aurait marabouté ou un koufar au nom du prophète… Pourquoi ne plaiderait-on pas  ici irresponsabilité par abolition du discernement ?

Vertigineux, n’est-ce pas ? 

Mais c’est le risque, à préférer la pureté juridique à la charge émotionnelle d’un crime abominable. Les juges de la Chambre de l’Instruction ne sont pas des médecins. Alors en cas de doute, pourquoi pas un jury populaire ?

Richard Prasquier