Ainsi donc l’ami Mohammed Arkoun, professeur émérite de la Sorbonne, qui avait enseigné et porté sa parole vive de savant et de sage dans le monde entier, a tiré sa révérence ce mardi 14 septembre à Paris, à l’âge de 82 ans. Nous n’entendrons plus cette voix unique, qui savait se faire douce et accueillante notamment avec les jeunes étudiants, ou avec les amis juifs et chrétiens. Cette voix s’est tue, qui savait aussi monter en crescendos redoutables, lorsqu’il s’emportait en de saintes et saines colères contre les tares d’un monde où les préjugés réciproques ne cessent d’engendrer des drames récurrents. Car l’homme – même ses adversaires en convenaient - avait vraiment du panache. Au sens propre comme au sens figuré, sa célèbre crinière blanche étant devenue le signe flamboyant de son exigence intellectuelle la plus haute.